Le 10 janvier, Diego Fasolis dirigera I Barocchisti, au Théâtre des Champs-Elysées, dans Farnace de Vivaldi avec dans le rôle-titre le contre-ténor Max Emanuel Cencic.

Mardi 10 janvier, Diego Fasolis dirigera I Barocchisti dans Farnace de Vivaldi au Théâtre des Champs-Elysées. Publié cette année au disque chez Virgin Classics, l’opéra récemment ressuscité sera porté à bout de voix par le contre-ténor Max Emanuel Cencic. A ses côtés, la Roumaine Ruxandra Donose, Blandine Staskiewicz, Mary-Ellen Nesi, Hilke Andersen et les deux ténors suisses, Daniel Behle et Emiliano Toro Gonzales.

Après l’incroyable Faramondo qu'enregistrait Diego Fasolis il y a deux ans, ce Farnace regroupe de nouveau quelques-uns des meilleurs chanteurs actuels avec évidemment, l’ébouriffant Cencic, à l'aplomb irrésistible. A la baguette, Fasolis, s'identifiant parfaitement au drame qu'il dirige, déploie les plus admirables sortilèges, et des atmosphères incroyablement poétiques, sans oublier cette plénitude sonore orchestrale irrésistible, proprement envoûtante. Claveciniste et chef de chœur suisse, il s’est imposé depuis quelques années partout en Europe comme un interprète passionné d’opéra baroque, soulevant orchestre et chanteurs dans Haendel et Vivaldi, comme dans les cantates de Bach.

I Barocchisti est un ensemble italo-suisse composé de quatre à quarante musiciens renommés, qui bénéficient d'une expérience de soliste d'envergure internationale au sein des principaux ensembles baroques européens. Le caractère latin de ses interprétations, manifeste dans la virtuosité et le rythme équilibré, jusqu'à une conduite mélodique constamment expressive, suscite d'emblée les éloges du public et de la critique.

Pour le musicologue Frédéric Delaméa qui a reconstruit avec Diego Fasolis la version inédite et jamais jouée de Farnace, que Vivaldi composa à Ferrare en 1737-38, « cet opéra puissant et tragique est un des sommets de la musique de Vivaldi. » Ce n’est pas seulement la première fois que Farnace est enregistré, mais aussi qu’il est entendu, depuis que les concerts prévus en 1738 furent annulés suite à l’échec de son opéra précédent, Siroe. Seuls les deux premiers actes sont disponibles, dans la bibliothèque personnelle de Vivaldi, mais le troisième acte a été réécrit, complété par Fasolis et Delaméa…

Max Emanuel Cencic fait partie de cette nouvelle génération de contre-ténors qui monte et éblouit. Depuis sa révélation dans le Sant’Alessio de Landi avec William Christie il y a quatre ans, le Croate est au cœur de l’actualité musicale. Au disque, ses apparitions sont régulièrement louées, à l’image de son fameux récital Rossini, Faramondo avec Philippe Jaroussky, son opus consacré à Haendel et, il y a quelques mois, ces Duetti avec à nouveau Jaroussky, sublime recueil de duos du XVIIIe siècle, que William Christie dirige avec un raffinement extrême, ressuscitant l’âge d’or des cercles aristocratiques italiens où furent créées nombre de ces pièces aussi virtuoses que sensuelles.

L’histoire de Max Emanuel Cencic est peu commune : timbre de sopraniste, il devient enfant Petit Chanteur de Vienne, de 1987 à 1992, où le grand Georg Solti le remarque immédiatement. Cette formation intransigeante lui permet de chanter les emplois d’enfants des grands ouvrages lyriques et de se familiariser avec tous les répertoires. Jusqu’en 1997, Cencic se produit comme sopraniste dans de nombreux récitals de mélodies au Japon, en Amérique et en Europe. Il participe également à maintes productions d’opéra : premier chanteur dans La Flûte enchantée (enregistrement CD en 1991 chez Decca sous la direction de Solti) et au Staatsoper de Vienne (avec Harnoncourt), Orfeo de Gluck (Amor) au Konzerthaus de Vienne (1995) et à Drottningholm (1996), Demofoonte de Jommelli (Adrasto) à Schwetzingen et Crémone ainsi que Serse de Haendel à Copenhague (1996).

Au début des années 2000, il devient contre-ténor avec un bagage musical hors du commun et un amour inconditionnel pour la « folie » baroque. Sa technique ne cesse de progresser, avec une projection vocale à la fois autoritaire et nuancée, un timbre coloré proche du mezzo et des graves magnifiques qui gagnent encore en profondeur…

Max Emanuel Cencic collabore régulièrement avec des chefs d’orchestre aussi illustres que William Christie, René Jacobs, Ottavio Dantone, Alan Curtis, Andrea Marcon, Christophe Rousset, Günther Neuhold, Diego Fasolis, Eduardo Lopez Banzo, Konrad Junghänel, Christopher Moulds, Rinaldo Alessandrini ou bien encore Jean-Christophe Spinosi.

Le site du Théâtre des Champs-Elysées

Le site de Max Emanuel Cencic

Une interview de Diego Fasolis (Classica)

Ecoutez Croisées de Forum Opéra avec Max Emanuel Cencic

Farnace Vivaldi.mov

Théâtre des Champs-Elysées