Pour son 14e album rêveur et groovy, le Californien fait équipe avec le cerveau de N*E*R*D...

Lorsqu’il explose en 1993 avec son génial single Loser, Beck est assez précurseur dans sa fusion de blues/folk acoustique et de beats hip hop. Dans la foulée, avec son album Odelay, il dévoile même une palette encore plus large mêlant funk sexuel, rock psyché, country blues salace, rap old school et easy listening clinquant, tout ça entrecoupé de samples de Van Morrison, Mandrill, Mantronix, Sly Stone, Dick Hyman, Edgar Winter et Lee Dorsey. Plus tard, il s’adonnera à un folk rock plus classique porté par des chansons de toute beauté (Sea Change)…

A 49 ans, Beck innove en partageant le boulot avec un co-auteur et co-producteur cinq étoiles : Pharrell Williams. D'abord prévue pour n’être qu’un single voire un EP, la collaboration fait des étincelles et débouche sur les onze titres de ce qui devient un album baptisé Hyperspace.

Beck - Uneventful Days

BeckVEVO

Si Beck est un expert en sophistication et en mille-feuilles d’idées, Pharrell est plutôt du genre épuré voire minimaliste. Beck opte ici pour cette seconde approche. Un dépouillement sonore surtout empreint de mélancolie grâce à de belles ballades funambules (Stratosphere) voire électriques (Everlasting Nothing).

Le Californien joue à l’hédoniste relax (le smooth et sucré See Through), fait mumuse avec l’Auto-Tune (Uneventful Days) et se laisse porter par une vague pop au groove léger. Et pour rassurer ses fans de la première heure, sur Saw Lightning, il fait du pur Beck avec guitare slide, beat rap et micro vintage.

Beck - Saw Lightning (Freestyle)

BeckVEVO

Finalement, la force d’Hyperspace est de ne pas avoir visé à tout prix la machine à tubes que l’union d’un jour Beck/Pharrell laissait présager. Et dans ce foutoir pop soul rap folk R’n’B rock, tout est bien plus subtil qu’il n’y parait.

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