Avec "Perspectives & Avatars", la chanteuse et harpiste rennaise poursuit ses fascinants collages de chansons, de soul, de jazz, de pop et de musiques électroniques. Comme une Björk 2.0 ?

Sur la très belle pochette de son troisième album, Perspectives & Avatars, on peut voir le portrait stylisé de Laura Perrudin. Ou des escargots, des papillons, une tête de loup, tout un monde animal qui surgit du dessin. Question de perspectives, et d’avatars. La Française est connue pour jouer principalement de la harpe, dont on reconnaît à peine le son sur ce nouveau disque.

Toute la base de sa musique est transformée par des traitements électroniques, des effets, des boucles, des samples. Si la métamorphose était un instrument, Laura Perrudin en jouerait très bien. Sa musique semble avoir baigné dans le jazz amniotique, avant de commencer à marcher dans la soul contemporaine, puis de se mettre à danser sur des grooves électroniques. Björk, donc ? Un peu, mais pas seulement. Sa musique évoque aussi parfois celle de Kate Tempest, avec moins de colère et d’anxiété. Sa voix plus ondulante et rebondissante, elle travaille sur les textures sonores pour construire des chansons comme des fresques à la fois pleines de péripéties et de silences, qui évoquent tour à tour l’ambiance sonore d’un vaisseau spatial et l’exploration d’une nouvelle planète.

Laura Perrudin feat. Becca Stevens - The W Word

Laura Perrudin

Ce qui la rattache à la Terre, c’est le chant, le sien démultiplié et celui des autres, incarné sur Perspectives & Avatars par les invités Katerine, Mélissa Laveaux, Becca Stevens ou Emel Mathlouthi. Des avatars de Laura Perrudin, embarqués dans cet album odyssée.

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