Reger: Orchestral Songs

Chronique

À la toute fin de sa vie, en 1915, Reger envoya à son éditeur deux œuvres pour voix solo, chœur et orchestre : Der Einsiedler (« L’Hermite » ou « Le Reclus ») et le Requiem, et il rajoute les mots suivants « J’ai donc terminé deux œuvres pour chœur ; je crois pouvoir dire, que ces deux œuvres sont parmi ce que j’ai écrit de plus beau ». Et il n’a pas tort ! Oui, on sent l’influence du Brahms du Requiem allemand et de la Rhapsodie avec contralto, mais le langage harmonique dépasse largement celui du « modèle » pour incorporer les apports d’un Strauss et même du premier Schönberg. L’intitulé « Orchesterlieder » de cet album pourrait laisser accroire qu’il s’agit d’une collection d’un grand nombre de pièces courtes : que nenni, l’album en question n’en tient que quatre, chacune durant un bon quart d’heure. Les autres choix de Dietrich Fischer-Dieskau et Gerd Albrecht se sont portés sur An die Hoffnung et Hymnus der Liebe, encore deux quasi-cantates de l’ultime maturité de Reger ; le baryton allemand a lui-même atteint la maturité vocale pour cet enregistrement réalisé au début des années 1990, avec une certaine fragilité dans la voix – d’autant que le discours vocal est ample, mesuré, étendu – qui « colle » parfaitement au propos du compositeur. © SM/Qobuz