Star Feminine Band

C’est dans les pas d’Angélique Kidjo ou Miriam Makeba que se trouve certainement le Star Feminine Band. Tout commence en 2016 pour le groupe formé par Anne, Bénie, Grace, Julienne, Marguerite, Sandrine et Urrice. Le musicien André Baleguemon lance alors, avec le soutien de la ville de Natitingou, un communiqué sur la radio Nanto FM témoignant du souhait de former des jeunes filles à la musique. Le message est entendu par des dizaines de volontaires et sept seront peu à peu retenues. Alors que les membres du Star Feminine Band n’avaient jamais touché d’instruments, cette pratique extra-scolaire les fait gagner en technique. À la batterie (Angélique, Urrice et Marguerite), aux claviers ou au chant (Sandrine et Grace), à la basse (Julienne) et à la guitare (Anne), et sous l’influence des pionnières de la musique béninoise, elles constituent rapidement cet orchestre entièrement féminin et jouent dans les villages alentours. Arrivées jusqu’aux oreilles du label français Born Bad Records, elles enregistrent un premier album, Star Feminine Band (2020), qui les consacre internationalement. Leur musique, inspirée du highlife et de la rumba présente au Bénin, mais aussi de rock garage psychédélique, a une forme d’évidence communicative. En particulier les textes, chantés alors qu’elles ont entre neuf et quinze ans, œuvrent comme de véritables odes à la liberté. Les jeunes béninoises y évoquent l’émancipation de la femme, en traitant des thématiques du mariage forcé, de l’éducation ou de l’excision. La démarche touche et est symbolique, alors que leur projet musical insiste sur l’importance de leur scolarisation et milite auprès des familles pour éviter les mariages forcés. Rapidement, « La Musique » ou « Femme Africaine » conquièrent les programmations et la troupe s’exporte, aux Transmusicales de Rennes ou au Dour festival en Belgique. Ces voyages permettent l’enregistrement d’un second album, à Paris cette fois, et intitulé judicieusement In Paris (2022). Poursuivant les thématiques entamées (« L’excision », « Les Filles à l’École »), les textes se déclinent en anglais et, au milieu du français et des langues bariba ou fon, développent l’audience du Star Feminine Band à l’international. Véritables ambassadrices musicales de la condition de la femme, les sept membres attirent notamment l’intérêt de l’UNICEF en 2021.