C'est la fin du monde à tous les jours

Chronique

Née à Québec dans une famille d’artistes, Lou-Adriane Cassidy propose dans son premier album un mélange racé et particulièrement mature (à seulement 21 ans) de chanson française et de pop-folk. Afin de remédier à l’éventuelle neurasthénie qui guette chacun de ses morceaux (l’atmosphère de son répertoire est certes belle, mais très lancinante et mélancolique), Cassidy « la surdouée » a dans son chapeau toutes sortes d’astuces qui garderont l’auditoire captivé par ces petites histoires d’une tristesse infinie. Elle sait notamment manier les ruptures rythmiques (le refrain à trois temps d'Il pleut), et possède une écriture harmonique et mélodique extrêmement riche. Quant aux arrangements, ils ont le mérite de rendre particulièrement élégant un paysage « folk 70's » assez balisé (guitares, piano droit et quelques cordes pour soutenir l’ensemble). Du côté des paroles, elles sont le prolongement naturel de la maturité absolue de la musique, notamment celles qui scrutent au microscope le phénomène amoureux (Les Amours immatures) ou bien le temps qui passe (Ce qu’il reste). Mention spéciale pour la berceuse La Petite Mort et ses images à la beauté saisissante. A noter enfin que la chanson qui a donné son nom à l’album a été coécrite par l’une des sœurs Boulay. © Nicolas Magenham/Qobuz