American Supreme

Chronique

Dix ans après le décevant Why be blue ?, le cinquième album de Suicide sort en 2002 sous le titre American Supreme. Le titre est évocateur, la pochette très sobre représente un drapeau américain en noir et blanc sur fond noir : l’Amérique est au cœur de ce nouvel opus, une Amérique post-11 septembre dont le duo prétend dénoncer la paranoïa. Suicide renoue ici avec la chronique de son époque et l’urgence qui caractérisait de ses débuts.



« Televised Executions » frappe d’emblée par une rythmique hip-hop et des pédales wah-wah, autant d’éléments totalement inédits chez Suicide. D’autres influences nouvelles se font sentir au fil de l’album, la house – l’impressionnant « American Dream » - le dub – « Power au Go-Go » et même la techno – « Swearin’ to the Flag », « Death Machine » et « I don’t know »; l’utilisation de samples bouleverse les méthodes habituelles de composition du groupe, signe d’une volonté de renouvellement appréciable.



Sur ce décor totalement nouveau, on retrouve un Alan Vega des grands soirs, la voix de crooner intacte – le très beau « Misery Train » et le verbe toujours très haut – un « Beggin’ for Miracles » très en colère… Plusieurs morceaux sortent du lot, le très expérimental « Dachau, Disney, Disco », et le génial « Child, it’s a new World », tube en puissance calibré pour les pistes de danse. Référence incontournable dans la musique électronique, et ce dès le début des années 80, Suicide semble rendre un hommage à ses successeurs avec American Supreme, tentative réussie d’émancipation d’un passé trop glorieux.  





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