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Chronique

Le problème avec un super-groupe (un guitar-hero, un ancien Deep Purple et Black Sabbath, un transfuge de Led Zeppelin, et un ex-Dream Theater), reste d’être super, c’est-à-dire d’être à la hauteur d’un pedigree fièrement revendiqué. Pis, en ce qui concerne Black Country Communion, il convient également d’être digne d’un premier effort remarquablement exécuté (et salué par rien moins qu’un triomphe commercial outre-Manche).

Et, de par le fait, après avoir épuisé un minimum d’énergie, on le suppose, à imaginer l’intitulé de leur deuxième opus, le groupe texano-britannique remet le bleu de chauffe, et propulse en onze pièces virulentes et vibratiles l’exacte vision de ce que l’on peut, en 2011, imaginer en matière de hard-blues. Á telle enseigne qu’on peut se pincer à l’écoute de « Little Secret », somptueuse ballade en réminiscence absolue du groupe de Jimmy Page et Robert Plant, et parangon d’un blues engraissé à l’électricité. Car le blues est ici présent à chaque mesure, non pas au sens idiomatique d’une orthodoxie figée, mais bien dans l’énergie incisive qui nimbe « The Outsider », chanson d’ouverture, et l’ensemble des brûlots qui suivent.

Á cela, deux raisons, majeures : le chanteur, un Glenn Hugues, leader (il signe tous les textes, partageant avec ses compères les musiques) mais démocrate, qui a pourtant connu des contextes largement débridés en matière d’orgie sonore, ne se laisse que rarement aller à des hurlements stridents, pourtant signatures emblématiques de la heavy-music. Et, surtout, Joe Bonamassa, guitariste sudiste, donc ensoleillé, ne laisse passer nul chorus pour rappeler que toute la musique qu’il aime, elle vient de là. Elle vient du Mississippi. Cet instrumentiste est un fin technicien, voire un virtuose du genre, c’est une chose entendue, mais peu nous chaut in fine : car ce qui prédomine dans son jeu, c’est la sensibilité, la haute énergie et la chaleur humaine qu’il dispense sans la prudence d’un petit épargnant, et, donc, son sens évident du blues, musique séminale et sensuelle.

Produit de nouveau par Kevin Shirley (l’homme derrière Aerosmith ou Iron Maiden), Black Country Communion 2 suit les traces des meilleurs albums du hard-rock britannique. Et, juste après, s’ébroue dans tous les sens, comme un gamin mal élevé, mais particulièrement doué. Et, franchement, c’est justement cela qui est bon.

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