Dix-sept ans après le dernier disque d’OutKast, le rappeur André 3000 sort un premier album solo ambient/New Age sur lequel il joue de la flûte, entre expérimentation et émancipation.

Elle est loin, très loin, l’époque où André 3000 entonnait Happy Valentine’s Day dans un mélange de malice susurrée, sur une rythmique reine et limpide, entre chœurs R&B et sensualité un brin cradingue. C’était il y a vingt ans exactement, sur l’album Speakerboxxx/The Love Below. Il y a bien eu Idlewild entre-temps, le dernier album en date d’OutKast, mais depuis, plus de nouvelles d’André 3000, ou presque. Quelques collaborations, des featurings avec James Blake ou Killer Mike, mais pas de disque. En fait, il était juste en train de jouer de la flûte, parce que c’est mieux que de « scroller sur son smartphone », comme il dit. Dans la rue, dans les cafés de Los Angeles, un peu partout, il était régulièrement filmé par des badauds trop heureux d’envoyer son image barrée par son instrument sur les réseaux sociaux.

André 3000 a commencé à en avoir marre d’être dépossédé de la sorte. Il s’est alors acoquiné avec de respectueux admirateurs, musiciens comme lui, en premier lieu Carlos Niño, le mentor de Flying Lotus, qui l’a présenté au guitariste Nate Mercereau et au claviériste Surya Botofasina, qui travaillait avec Alice Coltrane. C’est cette tribu à quatre membres qui a enfanté, lors de longues séances d’improvisation organisées près de Venice Beach, de ce New Blue Sun.

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