Wire Mountain (Wire Mountain)

Chronique

Dans son nouvel album Wire Mountain, le chanteur, guitariste et compositeur Will Johnson, qui ne cesse de montrer sa créativité (ancien membre de Centro-Matic), s’engage dans l’introspection plus qu’il ne s’enfonce dans le chagrin. Actuellement basé à Austin au Texas, Johnson a recruté plusieurs collaborateurs locaux pour son sixième album solo, dont Lindsey Verrill (sorti du duo de folk minimaliste Little Mazarn), Britton Beisenherz (le propriétaire du Ramble Creek Studio, où l’album a été enregistré), l'instrumentiste aux multiples talents Thor Harris (Swans, Shearwater), et le guitariste Jon Dee Graham. La participation subtile de Verrill infuse les meilleures pistes de Wire Mountain avec une vigueur attrayante. La menace rythmique de la piste qui ouvre, Necessitarianism (Johnson a le don de trouver des titres merveilleux à ses chansons) est contrastée quelques pistes plus tard par Gasconade, un duo vocal lent et atmosphérique entre lui et Verrill, où elle pince des notes sur un banjo et joue lentement un violon et un violoncelle, ajoutant une présence anxieuse mais efficace derrière leurs chants fragiles et doux-amers. L’ambiance sonore est libre et claire, détendue et acoustique sans être lo-fi. Fixé à un certain rythme, To The Shepard, To The Lion, et la chanson tendrement mélodique Shadow Matter, sont d’autres points culminants plus joyeux dans cette collection réflexive d’un créateur de plus en plus cohérent dans sa rumination musicale.  © Robert Baird/Qobuz