Slow Flux

Chronique

Séparé en 1972 après l’échec de l’album For Ladies Only, Steppenwolf se reforme un an plus tard pour une tournée européenne autour des membres originaux, Jerry Edmonton, Goldy McJohn, et John Kay qui venait de publier deux albums solo entre-temps. Le résultat est si satisfaisant que le trio décide de revitaliser le groupe en studio avec George Biondo (basse) et le guitariste Bobby Cochran. Signé par le label indépendant Mums distribué par Epic, il produit la trilogie Slow Flux, Hour Of The Wolf et Skullduggery en l’espace de deux ans.

Le premier est le plus ambitieux, auto-produit cette fois, mais parvient à peine à re-créer l’excellence de ses premiers disques. Disque un peu oublié, il contient néanmoins trois des meilleures réussites du groupe reformé. Le « Smokey Factory Blues » d’Albert Hammond sur le travail en usine que John Kay a vécu, le « Straight Shootin’ Woman » autobiographique de Jerry Edmonton qu’il laisse John Kay chanter et arrange avec goût la partie de cuivres, procurant ainsi au groupe son premier hit (et dernier) depuis 1969. Et le terrible et sardonique « Children Of The Night » signé John Kay, au rythme lourd et syncopé, obsédant, sur les gosses désenchantés et les armes à feu : « les enfants de la nuit hurlant à l’entrée, clamant leurs rêves oubliés, trop tard, trop tard », annonçant les massacres dans les universités. « J’aurais préféré ne pas l’avoir écrite puisqu’elle annonçait les drames futurs. Un critique anglais l’avait taxée de pessimiste et ténébreux ; malheureusement, dix ans plus tard, les choses ont été pires que ce que j’avais imaginé » (John Kay, 1997).



©Copyright Music Story 2018