Seven Psalms

Chronique

Qui mieux que Paul Simon pouvait se permettre de revisiter l’une des sources les plus lointaines de la musique folk ? Car cet album composé de sept mouvements indépendants s’inspire des Psaumes du roi David (déjà source d’inspiration pour Arthur Honegger, dans un autre style, en 1921). Rappelons que les psaumes sont des hymnes destinés à être chantés plutôt que parlés. Le style instrumental très minimaliste de l’ancien comparse d’Art Garfunkel s’accorde avec ce retour aux sources de la chanson puisque Simon ne « psalmodie » qu’avec sa guitare et, bien entendu, son inimitable voix. Même si, à l’occasion, de rares et discrètes interventions d’autres instruments acoustiques sont à noter (percussions ésotériques, flûte, cordes, harmonica…), ainsi que la présence de son épouse Edie Brickell comme choriste. L’ensemble vocal britannique VOCES8 a également participé à cette aventure hors du commun: Simon utilisait la voix de tel ou tel soprano pour, par exemple, tout simplement agrémenter la fin d’une note de guitare. Ce quinzième album studio solo de Paul Simon est né le matin du 15 janvier 2019, après un rêve qui lui a dit qu’il devait écrire une pièce intitulée Seven Psalms. Il se mit alors au travail avec un rituel qui consistait à écrire deux ou trois fois par semaine entre 3h30 et 5h du matin. Produit par Paul Simon et Kyle Crusham, Seven Psalms est une suite musicale émouvante et sereine, à l’image du tableau du célèbre paysagiste Thomas Moran qui orne la pochette du disque. ©Nicolas Magenham/Qobuz