Outrider

Chronique

La surprise majeure n’est pas que l’un des plus influents guitaristes du rock britannique ait attendu plus de huit ans après la séparation de Led Zeppelin pour enfin enregistrer un projet en nom propre (on considérera cela comme la gestion du déficit des années antérieures).

L’étonnement vient plutôt du fait qu’Outrider ne soit pas la comète étincelante espérée, mais simplement un bon album, consciencieux, et professionnel. Page, comme pour se rassurer sur les effets du temps qui passe, a donc fait appel à une brigade d’invités prestigieux, généralement des amis de l’époque où les bons vieux temps roulaient sans soucis. Le batteur de Jethro Tull Barriemore Barlow a en effet répondu présent à l’appel, tout comme l’ex chanteur d’Atomic Rooster Chris Farlowe, le chanteur John Miles (qui restera à tout jamais attaché à son hit single Music-1976), ou Jason, propre fils du batteur légendaire de Led Zeppelin John Bonham. Et, paix armée ou destin inéluctable, le guitariste compose même « The Only One » avec son chanteur de toujours Robert Plant.

La seule unité de l’album reste donc, on le comprendra, construite autour des guitares puissantes du patron, qui développent l’étrange sentiment que le temps s’est arrêté à la toute fin des années soixante-dix. Outrider, qui ne bénéficie absolument pas de l’aura des albums du groupe légendaire, connaîtra néanmoins un parcours flatteur, accédant à la vingt-sixième position des charts américains, les singles « Wasting My Time », « Prison Blues » et « The Only One » prolongeant le succès dans leur catégorie.

 

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