Option Paralysis

Chronique

Impossible d’évoquer le courant mathcore, sorte de mix entre hardcore, jazz et polyrythmies affolantes sans citer le groupe du New Jersey. Une formation aussi instable que sa musique semble chaotique. The Dillinger Escape Plan a marqué les esprits en l’espace de trois albums, provoquant un incalculable nombre de vocations dans le hardcore technique avant d’être célébré en tant que combo le plus allumé d’un style ayant fait école. Après un Ire Works considéré par beaucoup comme étant son album le plus varié et le plus réussi, le groupe tente de passer un nouveau cap.





Le challenge d’Option Paralysis est simple : succéder à une référence tout en imposant un troisième batteur en trois albums studio. Le guitariste Ben Weinman l’avait annoncé, ce disque sera plus metal. Une touche heavy qui doit beaucoup au jeu de Billy Rymer, son nouveau marteleur de fûts aussi à l’aise dans les plans syncopés que dans les lignes de double grosse caisse (« Room Full of Eyes »). La véritable surprise vient pourtant du chant de Greg Puciato. En constants progrès, le hurleur en chef prouve qu’il désormais est capable de dégainer des parties vocales mélodiques inspirées et réussies. Malgré cet agréable constat, l’ensemble de l’album semble prolonger le travail entamé sur Ire Works sans le transcender pour autant. The Dillinger Escape Plan ne déçoit pas, loin de là. Mais il ne surprend pas non plus de manière flagrante.





Définitivement ancrée au dessus du groupe, l’ombre de Mike Patton cuvée Mr Bungle semble planer à jamais. Plus de piano mais moins d’electro, le Dillinger modèle 2010 s’offre le luxe d’inviter Mike Garson, clavier de David Bowie le temps d’un intrigant « Widower ». Le groupe américain reste sauvage et indomptable. Il est désormais capable de s’offrir quelques incartades mélodiques proches de la perfection comme sur l’énorme « Farewell, Mona Lisa » d’ouverture digne des plus grandes heures de son existence. Il lui faudra juste trouver un petit truc de vraiment neuf pour nous surprendre à nouveau totalement. C’est qu’on s’était habitué à en prendre plein les mirettes à chaque album.





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