My Happiness (Deluxe Edition)

Chronique

Amanda Lear s'est essayée musicalement a à peu près tout les styles qui puissent exister. Disco, variété internationale, chanson française, musique italienne, electro, ont tour à tour valsés entre ses lèvres désormais peut-être repulpées. Hormis la période disco des débuts avec I'm a Photograph (1977) et Sweet Revenge (1978), il faut bien reconnaître que ses disques n'ont eu qu'un succès marginal, Amanda Lear étant plus identifiée comme une personnalité du monde du spectacle que comme une chanteuse.

Il n'empêche, l'égérie des nuits folles du Palace et autre Club 54 en est avec My Happiness à son dix-septième album studio ce qui est plus que conséquent pour une éternelle dilettante. Cette fois Amanda Lear a décidé de rendre hommage à Elvis Presley qui selon elle l'a toujours inspirée. Avouons que jusqu'à présent, l'influence du King n'avait jamais semblé patente dans l'oeuvre discographique de la mystérieuse chanteuse.

On comprend à l'écoute de My Happiness, qu'en fait Amanda Lear a une façon bien à elle de percevoir Elvis Presley et son répertoire. La chanteuse amène au rock des origines un nouvel ingrédient en rendant les chansons totalement kitsch. Avec un art consommé du décalage, Amanda Lear fait d'« All Shook Up » un thème de comédie musicale et d'« Are You Lonesome Tonight » une chanson aux accents Brechtiens. Une relecture surprenante de treize classiques qui fait parfois penser à une farce.

En se faisant plaisir, Amanda Lear déroute totalement en ne se contentant pas de chanter avec dévotion le répertoire d'Elvis Presley. Elle l'adapte bien au contraire à sa personnalité particulière pour nous en faire découvrir des facettes jusqu'alors inexplorées. Voilà bien un disque qui vaut plus par son originalité que par sa qualité intrinsèque.
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