Kiss: Ace Frehley

Chronique

Cet album constitue le quart d’une aventure surréaliste. Lorsqu’en 1977, Kiss constate que l’entreprise part à vau l’eau, le groupe décide collégialement d’offrir une récréation à chacun de ses membres. Et donc, en lieu et place de l’album quasi semestriel du hottest band in the land, le fan éperdu a droit à quatre (4) albums en solo, tous estampillés Kiss en haut à gauche de la pochette, tous reprenant le maquillage initial bien connu, et…tous édités à l’exacte même date.

Le conte de fées aurait été que chaque disque réalise à lui seul le même score qu’un disque lambda du quatuor. Mais la vie n’est pas un conte de fées, et seul l’éternel rebelle, cet Ace Frehley qui ne tardera pas à quitter le navire, parvient à tirer son épingle comptable du jeu. Sans se compliquer l’existence, le guitariste réalise en effet le meilleur disque de Kiss de l’année, et quelque chose comme une bouée de sauvetage pour le fan désorienté. Produit par Eddie Kramer (pas fou, le musicien a fait appel au producteur emblématique du groupe, en caution historique d’une certaine névralgie rock), l’album se paiera même le luxe de dérouler un hit single (« New York Groove ») aux oreilles ébahies des collègues.

Le single comme un succès, l’album comme la reconnaissance d’un musicien, qui ne pourra plus être cantonné au rôle de faire-valoir des deux leaders Stanley et Simmon. Ace Frehley ne réitèrera jamais ce coup d’essai (y compris dans sa carrière de leader, avec le groupe Frehley’s Comet). Mais tout cela a t’il vraiment de l’importance ?  

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