I-Ternal Fire

Chronique

Toujours marqué par la thématique du feu divin et purificateur, The Fireman ou King Shango n'oublie pas de soigner sa musique comme en témoigne I-Ternal Fire.
De moins en moins proche du dancehall, si ce n'est parfois au niveau du phrasé, Capleton invente album après album le reggae actuel. I-Ternal Fire est proche du nu-roots, il n'y a qu'à écouter « When I Come to Town » pour s'en convaincre.

La puissance vocale de Capleton, encore plus sensible sur scène, vient contrebalancer la langueur des rythmes d'un album étrangement tranquille, presque apaisé. Le beau « Mama You Strong » rend hommage aux déesses nourricières, aux mères courage si fréquente dans les pays "en développement".

Que Babylone ne s'endorme surtout pas. King Capleton est toujours là, le prêche en bandoulière sur « Babylon Go Down » et « Global War » , dont les thèmes sont limpides. « Long Way » s'étire, avec ses séquences dub, et s'avère d'un intérêt musical certain.

Contrairement à ce que le titre peut laisser croire, « 400 Years » n'est pas une reprise du classique de Bob Marley and the Wailers, mais une variation sur le sujet de la chanson. Capleton durcit encore le constat déjà peu tendre du titre d'origine, quatre cent ans de servitude n'ont pas laissé d'espoir aux jeunesses du monde entier. Seule la destruction de Babylone et l'avènement de Jah Rastafari peuvent libérer le monde.

I-Ternal Fire brûle pour longtemps encore, craché en volutes par un Capleton toujours aussi incisif.










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