How I Quit Smoking

Chronique

Un peu plus d’une dizaine de différents pupitres : les multiples climats sonores (jusqu’au swing lent du violon) qui, à la fois rapprochent Lambchop de la tradition sudiste, à la fois le situent délibérément en marge de cette dernière (cornet, sifflet d’appeaux, orgue Hammond, ou clarinette s’invitant à la fête) permettent, par ce deuxième album, aux hommes de Nashville de poursuivre un chemin en propre, qui en feront l’un des actes prééminents en matière de rock outre Atlantique.

Les natifs du Tennessee, dans la grande tradition du genre, campent dans leurs refrains des personnages archétypaux (le militant, l’homme qui aimait les bières), enrichissant par là-même la galerie des portraits, initiée, à travers les années, par Hank Williams, Waylon Jennings, ou Kris Kristofferson. La différence majeure (et, partant, le cachet du groupe) reste la musique, systématiquement en suspension, à l’instar d’un rêve éveillé, et la voix désolée de Kurt Wagner, qu’on a - peut-être hâtivement – rapproché de celle de Lou Reed, froissée dans ses chagrins et autres déconvenues, et qui hésite manifestement à se laisser aller à la passion de l’introspection. On sait – Kurt Wagner s’est montré particulièrement disert sur le sujet – que le sevrage nicotinique a été dans cette aventure un échec : reste un grand disque.




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