Falling Down a Mountain

Chronique

Falling Down a Mountain : un très beau titre pour le huitième album des Tindersticks. À la fois poétique, dramatique et un peu surréaliste. Et à l’image de ce disque enregistré entre la France et la Belgique.  

Stuart Staples et David Boulter, les piliers d’un groupe qui a connu moult aléas de formation (ils ont pu atteindre huit membres), semblent avoir trouvé un semblant de paix. Et un renouveau d’inspiration. Bien entourés d’Earl Harvin (batterie, chant), David Kitt (guitare, chant) et Dan McKinna (basse, chant), Staples et Boulter sont manifestement heureux de vivre une aventure en collectivité qui, pour une fois, se termine bien. Rencontrée à la sortie d’un concert il y a quelques mois, la Canadienne Mary Margaret O'Hara est également invitée à chanter sur « Peanuts », vénéneux morceau qui se révèle soul en diable.  

Tindersticks livre ici une dizaine de morceaux étonnamment cohérents. Le premier, « Falling Down a Mountain » dont les cuivres peuvent surprendre de prime abord, mais qui s’avère vite obsédant, révélateur de l’éclat sombre et désabusé de la voix de crooner de Staples. Il est suivi d’un « Keep You Beautiful », qui ne volerait pas sa place dans une rétrospective des plus belles ballades Motown. Un peu plus loin, « Black Smoke » rappelle à qui pourrait en douter que Tindersticks est avant tout un grand groupe de rock, plus influencé par Johnny Cash que par des ancêtres britanniques.  

Enfin, l’instrumental mélodieux qu’est « Piano Music » conclut en beauté Falling Down a Mountain. Tindersticks n’avait peut-être plus grand-chose à prouver, mais il confirme, une fois encore, la légitimité de sa présence. Et le charisme dévorant de Stuart Staples.  



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