Beam Me Up

Chronique

Comme beaucoup de jazzmen, le saxophoniste israélien Shauli Einav s’est toujours intéressé aux complexités et aux couleurs de la musique classique moderne. Et ce Beam Me Up est probablement l’aboutissement de cette fascination. Plusieurs de ses morceaux sont des commentaires de thèmes de Prokofiev (Visions fugitives), conçus avec le compositeur Asaf Mattijahu. Bien entendu, Einav apprécie la musique du grand compositeur russe. Selon lui, bien que les morceaux soient pleins « d’intervalles dissonants et d’harmonies inattendues, il les rend légers, avec un bon rythme et de bonnes harmonies. ». Le saxophoniste qui a récemment a posé ses valises à Paris après sept fructueuses années à New York (où il a joué́ avec des pointures comme Aaron Goldberg, Avishai Cohen, Don Friedman, Eliot Zigmund, Omer Avital, Johnathan Blake, Shai Maestro et Dave Liebman) explique que même dans une œuvre comme Pierre et le Loup, « ses mélodies sont assez dissonantes, mais on a l’impression qu’elles peuvent être chantées facilement car c’est un tel génie ! ». Pour accoucher de ce Beam Me Up, Einav s’est entouré du pianiste Paul Lay et de la rythmique du groupe Flash Pig (le contrebassiste Florent Nisse et le batteur Gautier Garrigue), le guitariste Pierre Durand venant faire une brève apparition. Un disque mêlant lyrisme et improvisations poussées, échanges et virtuosité. © CM/Qobuz