Bach Transcriptions

Chronique

Après son intégrale des Sonates pour piano de Mozart, le jeune poulain de l’écurie SONY CLASSICAL, le pianiste japonais Mao Fujita, consacre un nouvel album à six transcriptions d’œuvres de Johann Sebastian Bach. Comme ses grands aînés, Wilhelm Kempff hier ou Víkingur Ólafsson aujourd’hui, il a choisi des arrangements de Siloti et, beaucoup moins connus, les trois extraits de la Troisième Partita en mi majeur pour violon recomposés par Rachmaninov. Médaille d’argent du Concours Tchaïkovski de Moscou, Mao Fujita a remporté, en 2017, le célèbre Concours Clara Haskil réservé à quelques rares élus. Cette récompense l’a vite projeté au devant de la scène internationale qu’il occupe désormais avec bonheur.

Son legato au son limpide et soyeux fait merveille dans les trois transcriptions de Siloti proprement touchées par la grâce. Dès lors, le contraste avec son toucher volontairement plus déclamatoire et virtuose dans les pièces arrangées par Rachmaninov est saisissant. On dirait même qu’un autre pianiste a pris sa place. Mao Fujita a compris que c’est bien le flamboyant Rachmaninov qui s’exprime à travers la musique de Bach. Un seul regret, un minutage mesquin dans un répertoire qui lui va si bien et qu’on aurait souhaité plus développé. © François Hudry/QOBUZ/2024