Babylon by Car

Chronique

Passées les rapides présentations (ce duo au drôle de patronyme réunit l'un des tenants de l'école French Touch - Cosmo Vitelli - et le plus electro de ses voisins d'immeuble, Julien Briffat, ex [T]ékël), il faut tout de suite mentionner le titre phare « Blue Steel », chanté d'une voix blanche et mélancolique par Anna Jean. Outre le fait de médiatiser Bot'Ox par le biais d'une publicité automobile, il peut prétendre à figurer dans le palmarès des meilleurs morceaux de l'année.

Il faut maintenant préciser que si les dix autres titres qui composent Babylon By Car n'ont pas grand chose en commun avec ce tube surprise, ils ont au moins le mérite d'attirer bon nombre de néophytes vers l'electro réfléchie de Bot'Ox. Partagé entre séquences minimalistes et/ou répétitives (« Motor City », « Car Jacked »), cascades de claviers (« Bearded Lady Motorcycle Show »), dérives krautrock (les intenses « Crashed Cadillac » et « Babylon By Car ») et infrabasses galopantes (« Overdrive »), Babylon By Car présente un panorama éclectique et sombre qui ne peut que ravir les aficionados d'une electro exigeante et sans fioritures en voie de disparition.

Le présent album réhaussé de deux autres titres (désen)chantés, « Tout passe, tout casse, tout lasse » par Judy Nylon (en mode Laurie Anderson), « Tragedy Symphony » et « Slow Burn » par Mark « Bogus » Kerr, est aussi orienté autour d'un concept sur la fin de l'ère automobile, emblème d'une société de consommation bonne pour la casse. Curieux pied de nez fait à leur sponsor involontaire.

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