9AM To 5PM - 5PM To Whenever

Chronique

Intitulé « D.I.S.C.O. », le premier morceau du premier album de The Young Professionnals ne laisse absolument aucun doute quant à l’orientation musicale du duo, de la musique faite pour se déhancher en rythme. La preuve, ils empruntent allègrement à Ottawan leur hymne dansant de 1979 « D.I.S.C.O. » leur imparable refrain. La suite est plus orientée dance, c’est d’ailleurs le but avoué d’Ivri Lider (le chanteur) et de Johnny Goldstein (le musicien) tenir jusqu’au bout de la nuit, en s’éclatant, mais sur des paroles qui ont un sens.



C’est pour cela que « Fuck Off Berlin » par exemple est un cri d’amour à la nouvelle capitale arty européenne sur fond d’electro comme on en entend dans la plupart des clubs et boîtes branchées : en opposition avec ces tee-shirts que tout le monde connaît, frappés « I Love... », des branchés ont eut l’idée d’un « Fuck off » beaucoup plus tendance, que The Young Professionnals ont donc repris à leur compte.

Une manière de souligner qu’il ne faut jamais se prendre au sérieux, exactement de la même façon que lorsque l’on s’autorise un « Gucci Gun », qui pointe du doigt le name dropping, celui des marques mais aussi celui pratiqué sur Facebook.

The Young Professionnals parlent volontiers de dance gay car tous deux ont fait depuis longtemps leur coming out, sans que cela ne semble constituer un genre bien particulier. Bien évidemment, un rapprochement avec les Pet Shop Boys semble inévitable, à cause du traitement pop et synthétique, mais la grande particularité de cet album c’est qu’il ne semble y avoir aucun temps mort. Il n’y a pas de ballade pop à proprement parler, tous les rythmes sont extrêmement séducteurs et rappellent parfois combien les années 1980 ont été synonymes d’un monde nouveau grâce à toutes ces sonorités électroniques, telle le vocoder.



En plus d’une numérotation classique, le duo a également opté pour un planning serré, ainsi si la première chanson doit être programmée à 21h30, « Wake Up » le sera à 5h30 du matin avec ambiance forcément plus détendue que précédemment, tout comme pour « P.O.P. » prévue pour 8h35, mais le paroxysme de cette relaxation en musique après la fête est bien évidemment la très surprenante reprise de Lana Del Rey, « Video Games » prévue à 14h30. Une version totalement méconnaissable, et qui enchaînée à d’autres, devrait donner envie de retourner en boîte dès la nuit tombée. C’est le but de ce disque que l’on jugera donc infatigable.

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