Entre crunk et gangsta rap, Waka Flocka Flame dépoussièrera à sa manière le rap de rue le 30 juillet sur la scène parisienne du Nouveau Casino. Poètes s’abstenir…

Mardi 30 juillet, le Nouveau Casino recevra Waka Flocka Flame, nouveau pape du gangsta rap et showman furieux comme sa dernière prestation parisienne en décembre 2012 dans un Bataclan archi-complet le prouva… En quelques années seulement, le Newyorkais ayant grandi dans la banlieue d’Atlanta a imposé le puissance de son hip hop urbain et bouillonnant, adossé contre d’énormes basses sans fioriture, un flow lancinant assez implacable et une prose certes cliché – flingues, rue, dope et sexe – mais assez jouissive dans son degré zéro de la poésie…

Le regard passablement creux, quelques bastos dans la peau pour lustrer sa street cred, deux singles en boucle sur les ondes (O Let’s Do It et Hard In Da Paint), un crew avec lequel il s’embrouille à longueur de journée (la Brick Squad avec notamment Gucci Mane et Oj Da Juiceman) et un majeur un poil plus long que le commun des mortels, Waka n’est pas vraiment un rappeur bobo en quête d’une quelconque respectabilité intellectuelle… Mais ce fan de Tupac possède un style : véritables vidanges verbales, ses versets réduisent à néant toute velléité poétique, tout ersatz de texte, au profit d’une énergie gangsta pure qui danse sur le son sale et clinquant du Sud, du vrai…

Waka Flocka Flame – © Donna Permell

Ce théâtre urbain, Waka Flocka Flame l’a évidemment échafaudé au contact du bitume. D’abord plus intéressé par le basket que le micro, il intègre le gang des Bloods et deale à tout va. Le business musical ne lui est pourtant pas totalement étranger puisque sa mère fut la manageuse de Gucci Mane. Un père et deux frères déjà au cimetière, Waka lance pourtant quelques mixtapes vers 2008. Leur viralité impressionne et le MC se retrouve rapidement signer par une major. A l’automne 2010, son premier album Flockaveli fait l’effet d’une bombe dont le dirty south ne se remettra pas…

Avec Triple F Life : Friends, Fans & Family qui sort en juin 2012, Waka Flocka Flame affine (?) un brin plus sa production et ses sons. Un style qui touche et fascine bien au-delà de la raposphère (on retrouve un de ses titres sur la bande originale du film d’Harmony Korine Spring Breakers). Aucune dentelle dans ce hip hop coup de poing mais une animalité assez bluffante. Sur scène, la douche est garantie.

Waka Flocka Flame - "Hard in Da Paint" (Official Music Video)

Waka Flocka