Du 29 mars au 19 avril, l’Opéra Bastille présente Wozzeck d’Alban Berg (1885-1935), dirigé par Sylvain Cambreling, dans une mise en scène de Christoph Marthaler.

Au programme de l'Opéra national de Paris : Wozzeck , d’Alban Berg (1885-1935), du 29 mars au 19 avril.

Composé en 1925, l’opéra Wozzeck d’Alban Berg repose sur un drame d’une étonnante modernité : un soldat victime de la pression sociale tombe dans le drame meurtrier. Infidélité de sa compagne (Marie), exploitation, manipulation de son supérieur (le docteur), amitié (Andres), l’anti-héro Wozzeck est poussé à l’acte criminel et au suicide… C’est le combat de l'individu contre les puissants et le système. Drame social, inspiré d'un fait divers réel, Woyzeck est l’ultime pièce de l'écrivain visionnaire Georg Büchner (1813-1837). Le vrai Woyzeck n'était pas soldat, mais avait invoqué la folie pour tenter d'échapper à la condamnation. Büchner utilisa le cadre militaire pour incarner la responsabilité collective de la société (l'armée) dans l'acte d'un individu (un soldat).

Berg a choisi de traiter le sujet en quinze scènes divisées en trois actes. L'acte I traite de Wozzeck par rapport à son environnement à travers cinq «pièces de caractère», c'est-à-dire cinq personnages caractérisés par cinq formes musicales (une suite, une rhapsodie, une marche militaire suivie d'une berceuse, une passacaille, un andante en forme de rondo). L'acte II brosse, dans une symphonie en cinq mouvements, les éléments du drame, entraînant la jalousie croissante de Wozzeck. Le dernier acte enfin, celui du cataclysme (meurtre de Marie et suicide), est sous-titré «Cinq inventions» (sur un thème, sur un ton, sur un rythme, sur un accord, sur un perpetuum mobile).

Pour cette nouvelle production, le chef français Sylvain Cambreling retrouve le metteur en scène suisse Christoph Marthaler. Les deux hommes ont crée une collaboration artistique suivie depuis l'époque où Sylvain Cambreling était intendant et directeur musical de l’Opéra de Francfort (1993/1997).

Né en 1948 à Amiens, Sylvain Cambreling rejoint en 1976 l’Ensemble Intercontemporain comme premier chef invité. En 1981, Gerard Mortier le nomme directeur musical du Théâtre Royal de la Monnaie à Bruxelles. Entre 1993 et 1997, il est intendant et directeur musical de l’Opéra de Francfort. Invité par les plus grandes scènes lyriques internationales (Metropolitan Opera de New York, Scala de Milan, Staatsoper de Vienne), il dirige régulièrement au Festival de Salzbourg depuis 1985 (Pelléas et Mélisande, Kátia Kabanová, La Damnation de Faust, Les Troyens, Cronaca del Luogo de Berio, Lucio Silla, Les Noces de Figaro, La Finta Giardiniera, Oberon, The Rake’s Progress). Il a récemment dirigé Don Giovanni au Metropolitan Opera, Jenufa au Théâtre du Châtelet, la création d’un opéra de Georg Friedrich Haas, Die schöne Wunde, au Festival de Bregenz, L’Affaire Makropoulos à Stuttgart, Saint François d’Assise et La Damnation de Faust à la RuhrTriennale, Pelléas et Mélisande, Saint François d’Assise, Kátia Kabanová, La Clémence de Titus, L’Amour des trois oranges, Don Giovanni, Les Noces de Figaro, Simon Boccanegra, Les Troyens à l’Opéra national de Paris. Sylvain Cambreling dirige en concert les grands orchestres symphoniques, tels le Philharmonique de Vienne, le Philharmonique de Berlin, le Philharmonique de Los Angeles, l’Orchestre de Cleveland, l’Ensemble Modern, l’Orchestre de Paris, la Staatskapelle de Dresde, la Philharmonie tchèque, la Philharmonie de Munich… Il est actuellement premier chef invité du Klangforum de Vienne et chef principal de l’Orchestre Symphonique Sud West Rundfunk de Baden-Baden et Fribourg.

Christoph Marthaler est né en 1951 à Erlenbach (Suisse). En 1980, il réalise son premier grand projet, Indeed, pour comédiens et musiciens. En 1988, il s'établit à Bâle sur l’invitation de Frank Baumbauer, directeur du Théâtre. En 1991, il adapte pour la première fois une pièce dont il n'est pas l'auteur, L'Affaire de la rue Lourcine de Labiche, puis il condense le Faust de Fernando Pessoa, qu'il titre Faust racine carrée 1+2. En 1993, il crée à la Volksbühne de Berlin Murx den Europäer! Murx ihn! Murx ihn! Murx ihn ab! (« Bousille l'Européen...! »). Nommé directeur du Schauspielhaus de Zurich en 2000, il quitte ce théâtre en juin 2004. Il y met notamment en scène La Nuit des rois de Shakespeare, La Belle Meunière de Schubert, Hôtel peur, Dans les Alpes de Jelinek, La Mort de Danton de Büchner. Il continue à travailler à la Volksbühne où il réalise Die zehn Gebote (Les Dix Commandements) d'après Viviani et Lieber nicht (Plutôt pas) d'après le roman Bartleby de Melville. Le Festival d’Avignon 2004 a présenté Groundings, une variante de l’espoir, l’histoire du naufrage économique de la compagnie d’aviation Swissair. En 2005 il a créé à Vienne Schutz vor der Zukunft (Se protéger de l’avenir) et, en mai 2006, Winch only, spectacle musical et théâtral, au Festival des Arts de Bruxelles (présenté au Théâtre national de Chaillot).

Wozzeck , d'Alban Berg. Opéra en trois actes (1925). Livret du compositeur d’après le drame Woyzeck de Georg Büchner. En langue allemande.

Le site officiel de l'Opéra national de Paris

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