Steve Lacy, soul seul

Guitariste/compositeur du groupe The Internet et sideman/producteur de Solange, Thundercat, J Cole, Tyler, Mac Miller, Vampire Weekend, Dirty Projectors, Dev Hynes de Blood Orange ou encore Kendrick Lamar, Steve Lacy sort un deuxième album solo toujours aussi inspiré. Après Apollo XXI (2019), premier essai goûtu et sans prise de tête mêlant nu soul 90’s, R&B alternatif, funk vintage et sonorités de jazz fusion, et qui faisait surtout beaucoup penser au Prince des 80’s, le natif de Compton avance sur des rythmes similaires.

Sa soul à 360° continue à citer les anciens (Prince toujours et encore, Stevie Wonder aussi, dans sa positivité), à parfois lorgner vers des saveurs brésiliennes (Mercury) et à garder en ligne de mire un mood très smooth et moelleux, parfois aux frontières de la mélancolie.

Addictif au fil des écoutes, Gemini Rights n’est pas pour autant « un album de vieux fait pas un jeune » car, malgré le classicisme de sa production, il respire l’air de 2022. Un air dans lequel on sent les interrogations du Californien de 24 ans, sur son temps, sa sexualité, ses relations amoureuses. Un beau disque intègre, pas intégriste, là pour être la B.O. intelligente de l’été…