Sharon Van Etten, et la lumière fut !

Darkness Fades, l’obscurité se lève… Le premier titre du sixième album de Sharon Van Etten, où elle chante toutes les nuances de nuit, sonne comme un programme. La chanson commence comme souvent chez l’Américaine : un petit tapis de guitare acoustique, que son incroyable voix va faire décoller et emmener très haut. C’est ainsi depuis ses débuts en 2009, et ça continue sur We’ve Been Going About This All Wrong. Sauf qu’au fil des ans, elle a changé plusieurs fois le tapis, et qu’il est maintenant beaucoup plus grand.

Cet opus est assurément le plus pop et accessible de Sharon Van Etten, avec quelques chansons qui semblent taillées pour la grande scène des festivals (juste avant la tempête qui emporte la scène). De Remind Me Tomorrow, son précédent disque converti à des sons plus électroniques et abrasifs, elle a gardé quelques synthés, une production kaléidoscopique et l’envie de donner de l’air et de l’ouverture à ses chansons. Sa voix (ou ses voix, tellement cette chanteuse semble être plusieurs) dévale des avalanches de neige noire et se joue des gouffres.

Bien sûr, et cette fois c’est le nom de l’album qui l’indique, Sharon Van Etten chante toujours du côté obscur de la force. Si ses chansons prennent parfois les atours de la pop héroïque et lyrique, elles n'ont jamais le goût de la victoire arrogante ou de la facilité. La mélancolie et l'inquiétude sont au cœur de sa musique. Jamais plombantes, mais de plus en plus vertigineuses.

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