Avec "Better in the Shade", l'orfèvre canadien signe une nouvelle merveille onirique et chambriste, teintée de mélancolie. Sublime, comme toujours...

Moins d’un an après les trois titres gracieux du disque A Mermaid In Lisbon, Patrick Watson est de retour avec Better In The Shade. Encore un disque court, sept titres seulement en une vingtaine de minutes. Mais depuis ses débuts en 2000, le Canadien nous a habitués : quand son disque s’arrête, les heures de rêverie cotonneuse qui suivent sont encore du Patrick Watson. Il a fait son nid dans le folk de chambre, dans un cocon d’altitude où il fait toujours bon trouver la paix.

Patrick Watson - Better in the Shade (Official Video)

Patrick Watson

Sur le premier morceau de Better In The Shade, on est d’abord en terrain connu : la voix haut perchée, les chansons tendres caressées par quelques arrangements de cordes, l’impression d’entendre un chanteur funambule au-dessus d’un grand vide bleu. Puis il délaisse un peu son bon vieux piano pour jouer du synthétiseur. Mais c’est un bon vieux synthétiseur, qu’il a fabriqué lui-même et dont il tire des sons qu’on n’entendra pas ailleurs, un peu étouffés, suggérés, comme des apparitions sonores incertaines, attrapées du coin de l’oreille.

Patrick Watson - The Wave (Full Live Concert)

CBC Music

Quand il retrouve son bon vieux piano, on croit entendre Erik Satie dans le casque de Thomas Pesquet. Le mystère est au cœur des chansons de cet album. Sur Blue, micro-symphonie en duo avec la chanteuse Charlotte Loseh, Watson atteint des sommets de langueur mélancolique, dont on ne redescendra pas avec le morceau suivant, toujours en duo, La La La La La. Toujours, il oscille doucement entre des sons folk acoustiques et des rêves de voie lactée, comme un artisan poète qui construirait son vaisseau spatial avec des petits bouts de bois ramassés dans la forêt.

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