Alpha Blondy, la lutte continue !

Quarante an après Jah Glory, qui lança sa carrière en 1982, le roi du reggae africain Alpha Blondy livre son 19e album studio, Eternity, et il n’a pas perdu une once de sa fibre de chanteur engagé. Dans la lignée de l’opération coup de poing Brigadier Sabari, son premier hit qui dénonçait (déjà) les violences policières, Alpha livre un disque rempli de protest songs, en commençant par le single Pompier pyromane, avec cet instrumental copyrighté Blondy, qui tacle tous les manipulateurs de guerre. Un titre écrit il y a quatre ans mais qui tombe parfaitement dans l’actualité de l’année 2022.

Accompagné de son fidèle groupe The Solar System, qui le connaît par cœur et distille du skank au millimètre, l’Ivoirien déroule des coups de gueule contre la classe politique (Élections présidentielles), la crise des migrants (Immigrés (La Méditerranée n'a pas pitié )) ou l’excision (Excision (Female Genital Mutilation), avec Clinton Fearon).

A noter également cette jolie adaptation du Soul Rebel de Bob Marley (African Rebel) et ce long final de 17 minutes, Epistémicide, sur lequel il critique les discours sur l’Afrique à l’aide d’extraits sonores de l’anthropologue Cheikh Anta Diop, de la femme politique malienne Aminata Traoré et de l'écrivaine Fatou Diome. A 69 ans, Alpha Blondy livre avec Eternity un album plus que solide et est loin d’avoir dit son dernier mot.