La comète Scott Ross ne passa que 38 années sur terre. Suffisant pour laisser une empreinte majeure dans l’histoire du clavecin.

Génial visionnaire disparu il y a déjà vingt ans, emporté à seulement 38 printemps par le sida, Scott Ross fut presqu’à lui seul une révolution pour le clavecin. En prenant des raccourcis, on aime par exemple encager les Variations Goldberg entre la version piano de Glenn Gould et celle sur instrument d’époque de l’Américain à la barbe rousse… Comme on aime ajouter que l’équation de cet instrument se résumerait à Gustav Leonhardt et à Scott Ross justement…

Au-delà de ces étiquettes sans valeur et de ces concours franchement stupides, il reste une démentielle intégrale des Sonates de Scarlatti, des Variations Goldberg effectivement lumineuses et d’une fraîcheur presque naïve, mais aussi plein d’autres pépites comme ce Fandango en ré mineur d'Antonio Soler qu’il interprète ici sur un clavecin de François-Etienne Blanchet de 1733 conservé au Château de Thoiry et sur lequel il enregistra également les Suites de Haendel. Une merveilleuse pièce du Padre catalan dont il donne ici, en 1988, peu de temps avant sa mort, une version encore plus ébouriffante que dans la version qu’il enregistrera pour Erato. Olé !

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