Le 28 février, le grand claveciniste hollandais est en concert au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris pour un récital Bach.

Gustav Leonhardt n’aime pas parler d’interprétation. Plutôt que de « traduire » la musique, il veut la « présenter ». Et à 82 ans, le grand claveciniste néerlandais continue à le faire aux quatre coins du monde. Comme lundi 28 février où il offrira au public parisien du Théâtre des Bouffes du Nord un récital consacré exclusivement à des œuvres de Jean-Sébastien Bach avec des extraits de L’Art de la fugue, la Suite française en do mineur, la Toccata en ré mineur et la Suite en fa mineur, BWV 823.

Dire que Leonhardt est une légende est un doux euphémisme… Son art, sa personnalité, ses découvertes, tout fait de ce musicien hors norme un ovni dans la galaxie baroque. Voire une galaxie à lui tout seul… Gustav Leonhardt est né à ‘s-Graveland aux Pays-Bas le 30 mai 1928. Très jeune, il se passionne pour l’orgue et le clavecin et fait ses études avec Eduard Müller à la Schola Cantorum de Bâle.

De 1950 à 1951, il se perfectionne dans la capitale autrichienne, à l’Académie de Musique, où il sera professeur de 1952 à 1955. En fondant le Leonhardt Consort en 1955, il joue un rôle considérable dans le renouveau de la musique ancienne. En 1955, il retourne à Amsterdam pour enseigner au conservatoire et devenir titulaire de l’orgue de la Niewe Kerk.

Sa carrière internationale l’a amené en Australie, au Japon et plus de vingt fois aux États-Unis. En 1969, il occupe une chaire à l’université Harvard. En tant que claveciniste, organiste et chef d’orchestre, Leonhardt a enregistré près de 200 disques. Il a aussi dirigé des opéras de Monteverdi et de Rameau. Musicologue, Gustav Leonhardt a publié une étude sur L’Art de la fugue de Bach et édité les œuvres pour clavier de Sweelinck et Frescobaldi.

En 1967, grâce aux cinéastes Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, le nom de Gustav Leonhardt touche enfin un vaste public. Quoi qu’en l’espèce « vaste » soit un peu exagéré… Sous la caméra des Straub, le claveciniste n’est autre que Jean-Sébastien Bach ! Perruque à l’appui ! Cette superbe et austère Chronique d’Anna Magdalena Bach offre la musique comme rarement elle fut filmée. Telle une suite d’haïkus esthétiques (comme d’ailleurs tout ce que les Straub réaliseront)...

En 1980, Gustav Leonhardt a obtenu le Prix Erasmus en 1980 et cinq doctorats honoris causa (Dallas, Amsterdam, Harvard, Metz et Padoue) entre 1983 et 2000.

Gustav Leonhardt en Jean-Sébastien Bach dans Chronique d’Anna Magdalena Bach de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet :

Le site officiel du Théâtre des Bouffes du Nord