Alain Altinoglu, jeune chef qui monte, semble aussi à l’aise dans le lyrique qu’il dirige dans les plus grandes maisons d’opéra du monde que dans le répertoire contemporain. Rencontre avec un maestro atypique à l’occasion de la parution de l’enregistrement des "Hauts de Hurlevent", unique opéra de Bernard Herrmann qui eut une vie en dehors de ses partitions pour Alfred Hitchcock…

De prime abord, le point commun entre Jules Massenet, Giuseppe Verdi, Alexandre Tansman, Bernard Herrmann, Pascal Dusapin, Brad Mehldau et Jeff Mills ne saute pas forcément aux yeux… Tous ont pourtant croisé la route d’Alain Altinoglu. A 36 ans, le jeune chef français impose chaque jour un peu plus son nom sur les plus grandes scènes du monde. Et d’abord celles dédiées à l’art lyrique comme le Met Opera de New York, le Staatsoper de Vienne, le Teatro Colon de Buenos Aires ou l’Opéra Bastille. Altinoglu garde surtout les oreilles grandes ouvertes et se lance tant dans le répertoire contemporain que la mélodie et le lied lorsqu’il troque sa baguette pour un piano, le temps de duos avec sa compagne, la mezzo-soprano Nora Gubisch… Enième preuve de cette ouverture d’esprit, la parution chez Accord des Hauts de Hurlevent qu’il a enregistré à la tête de l’Orchestre National de Montpellier Languedoc Roussillon. Hauts de Hurlevent qui s’avèrent être l’unique opéra de Bernard Herrmann. Car il n'y eut pas qu’Hitchcock dans la vie d’Herrmann ! Au cinéma déjà, celui qu’on a malheureusement tendance à réduire à ses partitions de Vertigo et autres Psychose signa des musiques pour Orson Welles, Martin Scorsese, Brian De Palma et même François Truffaut ! Mais avant d’être compositeur de musique de films, Herrmann était compositeur de musique tout court… Le temps d’un podcast, Alain Altinoglu évoque la genèse de l’enregistrement de cette œuvre méconnue et revient sur son parcours personnel déjà dense. Le parcours atypique d’un chef qui ne se prend pas pour un chef.

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