Acteur, dragueur, alcoolique, charmeur, comique mais aussi chanteur, Dean Martin croonait avec une nonchalance majestueuse aux frontières du kitsch. Comme dans cet A Winter Romance à écouter à deux, allongés nus sur une peau de bête, un Martini à la main…

Dino est une blague. Une apologie de l’inutile. Une célébration sur pattes de la vie en soie, en champagne, en smok’ et en Martini. Une espèce en voie de disparition surtout… A la fois chanteur, acteur et showman en tous genres, Dean Martin était un entertainer comme seules les années 40, 50, 60 et un peu 70 en produisirent. Dragueur invétéré, alcoolique cinq étoiles et membre clef du fameux Rat Pack, cette mythique « bande de potes » qui réunissait Frank Sinatra, Sammy Davis, Jr., Peter Lawford et Joey Bishop (mais aussi quelques occasionnelles donzelles comme Angie Dickinson, Shirley MacLaine, Lauren Bacall et quelques autres), Dino avait aussi une voix. Un style. Certes, cet organe n’avait rien d’extra-terrestre ni d’inhumain, non. Il était tout bonnement la petite musique en velours d’un mood, d’une façon de vivre… Un crooneur, un vrai. Le chanteur de charme dans toute sa splendeur.

Pour cela, Dean Martin lovait les courbes de cette voix reconnaissable entre toute (qui n’égalait évidemment pas celle du Dieu Sinatra, bien plus riche en nuances et en couleurs) dans les recoins d’une variété mêlant jazz, easy Listening et variété. Au fil des années, ce clown à fier allure deviendra une sorte d’icône pop sans réel équivalent de nos jours…

Publié en novembre 1959, A Winter Romance ne renferme peut-être pas les pièces essentielles de sa discographie fleuve, mais saisit à la perfection le « concept Dean Martin ». Avec ses allures de Christmas Album, ce genre dont raffolaient tant les Américains après guerre, cet opus présente aussi bien l’esprit de ce chanteur de charme italo-américain qui roucoulait comme personne, que sa voix calée entre l’intouchable Bing Crosby et l’amusant Perry Como.

Sous la direction de Lee Gillette, les séances estivales de cet enregistrement mis en boite dans les studios Capitol enchainent les standards à la Irving Berlin et les douceurs lounge, juste désuètes. Le genre de disque aux frontières du kitsch, assez bien résumé par sa pochette sur laquelle Dino enlace sa douce non sans lancer un regard de tombeur à une autre créature de rêve passant par là…

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