Du 9 au 11 décembre, le Centre de Documentation de la Musique Contemporaine (CDMC) organise le colloque Musique et Complexité autour d'Edgar Morin et de Jean-Claude Risset.

Pour Edgar Morin, « la pensée, on l'oublie trop souvent, est un art, c'est-à-dire un jeu de précision et d'imprécision, de flou et de rigueur. ». Selon Jean-Claude Risset, « les artistes ne peuvent rester indifférents à un champ scientifique qui bouleverse nos visions de façon si profonde. » Organisé par le Centre de Documentation de la Musique Contemporaine (CDMC) du mardi 9 au jeudi 11 décembre, le colloque autour de Morin et Risset proposera d’aborder Musique et Complexité.

Rapprochement des sciences de la complexité avec la musicologie, rencontres interdisciplinaires (neurobiologie, anthropologie, musique, peinture…) avec des personnalités prestigieuses venues d'horizons variés (de la Multiversidad Real Mundo Edgar Morin au Collège de France…), ce grand colloque sera avant tout un moment de convivialité, d'échange et de discussion.

Pour les organisateurs de Musique et Complexité, les aspirations harmonieuses du bel Orphée, la maîtrise cartésienne du monde sonore s'opposent a priori à la complexité, mot barbare que l'on aurait tendance à ranger du côté de l'imbroglio et l'embrouillamini. En réalité, ce terme désigne depuis plus d'un demi-siècle un mouvement convergent des sciences : biodiversité, écosystème, autopoïèse, chaos, fractales, émergence… La musicologie tire profit à renouveler son approche en s'ouvrant au paradigme de la complexité, remarquablement décrit et interrogé par Edgar Morin.

L'œuvre musicale se dérobe aux réductions. Lorsqu'elle parvient à nos oreilles, la musique est déjà complexe. Face au scientisme, au féodalisme et à la parcellisation disciplinaire, la complexité musicale sollicite toutes les tentatives interprétatives ayant en commun un certain sens de la reliance, une sensibilité aux interactions et à l'incertitude.

Le colloque s'articule autour de la « complexité à l'œuvre » : la méthode, la pensée complexe… et de la « complexité de l'œuvre » : l'objet musical… dérivant de l'une vers l'autre. La dernière journée investit le son composé et le maillage des instances productive et perceptive. Elle est consacrée à Jean-Claude Risset et entend lui rendre hommage à l'occasion de son 70e anniversaire. Les pionniers de la synthèse sonore et de l'informatique musicale seront présents ou des textes seront lus. A noter un double événement : un film projeté en avant-première, décrivant la genèse d'une œuvre ; un concert Carte blanche à Jean-Claude Risset avec la création française de la nouvelle version de Stria pour ordinateur de John Chowning.

Comité scientifique : Jean-Yves Bosseur (Chercheur au CNRS-Ideat, Paris), Pierre Albert Castanet (Professeur à l' Université. de Rouen, GRHIS), Nicolas Darbon (Ideat-CNRS Paris 1, Université. de Rouen, GRHIS, CADEG), André-Marie Despringre (Professeur à l' Université des Antilles-Guyane, CADEG, CNRS-LACITO), Olivier Meston (Professeur associé à l'Université de Rouen) et Costin Miereanu (Professeur à l'université de Paris 1, Directeur de l'Ideat-CNRS, Paris 1).

Comité d'organisation : Nicolas Darbon (Chercheur associé au CNRS-IDEAT, au CADEG, et au GRHIS), Christine Esclapez (Directrice de la Musicologie, Université d'Aix-Marseille, LESA), Laure Marcel-Berlioz (Directrice du Cdmc), Costin Miereanu (Professeur à l'université de Paris 1, Directeur de l'Ideat-CNRS, Paris 1) et Katherine Vayne (Administratrice du Cdmc).

Responsable du projet : Nicolas Darbon.

Centre de Documentation de la Musique Contemporaine : 16 place de la Fontaine aux Lions, 75019 Paris, +33 (0)1 47 15 49 86.

Le site officiel du Centre de Documentation de la Musique Contemporaine (CDMC)