Stephen Kovacevich se produira à Paris, à la Salle Pleyel, mardi 17 janvier à 20h. Au programme du récital du pianiste américain, la Partita n°4 de Bach, la Sonate op.1 de Berg, les Douze danses allemandes D790 de Schubert et la Sonate n° 32 op.111 et les Bagatelles op.126 de Beethoven.
Disciple de la légendaire Dame Myra Hess avec qui il étudie à Londres à 18 ans, Kovacevitch qui naquit en Californie à le 17 octobre 1940, s’est mué, au fil des années, en un interprète au naturel et à la simplicité toute classique dont l’intériorité ne se départit jamais d’une exigence supérieure et d’un respect stylistique souverain.
Le compagnonnage de Stephen Kovacevich avec les dernières sonates de Beethoven date de ses années de formation. Elles accompagnent ainsi depuis toujours ce grand maître de la forme classique. Sans cesse, le pianiste américain gravit ces sommets escarpés de la musique en solitaire, avec cette force mentale impressionnante, cette abnégation, cette humilité qui sont l’apanage des plus grands. Le public de Pleyel retrouvera avec plaisir les Bagatelles de Beethoven, admirables miniatures dont il reste pour beaucoup le plus grand interprète.
La carrière de Kovacevich fut d’entrée placée sous le signe de ce compositeur : son premier concert londonien en 1961 affichait les Variations Diabelli. C’est ensuite, entre 1968 et 1975, avec Colin Davis et le London Symphony Orchestra, qu’il enregistrera l’intégrale des concertos. Il entreprendra dans les années 90 d’enregistrer l’intégrale des sonates, parcours de douze années. Son approche semble s’inspirer de Beethoven pianiste et improvisateur. La connaissance approfondie de l’œuvre est là mais le regard est toujours neuf, cherchant toujours à découvrir, à faire apparaître la simplicité, la tendresse ou la rage du compositeur.
La musique du XXe siècle ayant toujours tenu pour Stephen Kovacevich autant de place que les classiques, il était écrit qu’il se confronte à nouveau à la puissamment expressive sonate de Berg, véritable pierre d’achoppement de son répertoire puisqu’elle faisait partie elle aussi de son tout premier récital européen, au Wigmore Hall de Londres en 1961.
Parallèlement à sa carrière de soliste et de fin chambriste (avec des partenaires comme Jacqueline du Pré dans le passé, Martha Argerich, dont il fut le premier et troisième époux, ou Gautier Capuçon et Renaud Capuçon, Emmanuel Pahud, Lynn Harrell, Truls Mørk, Sarah Chang), Stephen Kovacevich a des activités de chef d'orchestre depuis 1984. Il a dirigé notamment le Chamber Orchestra of Europe, et collabore régulièrement avec les London Mozart Players, le City of Birmingham Symphony, le Royal Liverpool Philharmonic, l'Orchestre symphonique de Sydney, les Orchestres de Copenhague et de Lisbonne et le Los Angeles Philharmonic. Il a été chef principal invité de l'Australian Chamber Orchestra.
