Auteur d’un texte remarquable évoquant sa compréhension des tréfonds de l’âme schubertienne, Eric Lu passe de la parole aux actes avec son nouvel album qu’il consacre à Schubert, son idole, en se saisissant de la grande Sonate en la majeur, D. 959 qu’il place aux côtés de celle en la mineur, D. 784, moins connue mais tout aussi douloureuse.
Eric Lu plays Schubert: Piano Sonata No. 20 in A Major, D. 959: II. Andantino
Warner ClassicsOn admire la maturité, l’art du chant, l’expression touchante et rêveuse, quelquefois un peu trop recherchée, de ce très juvénile musicien, 23 ans à l’époque de l’enregistrement, réalisé dans les studios Teldex de Berlin connus pour la qualité de leurs pianos et de leur préparation.
La sonorité liquide et fluide d'Eric Lu fait merveille dans cette musique qui a un pied dans l’infini et qu’il s’ingénie à jouer à la limite du silence et de la déconstruction (Andantino de la D. 959). Après son enregistrement très remarqué des Préludes de Chopin pour Warner Classics (l’un de nos Qobuzissime de 2020), voici une nouvelle confirmation d’un talent en pleine expansion auquel il faut épargner les superlatifs pour le laisser grandir à l’ombre des publicités tapageuses et des réseaux sociaux.