Disturbed, le blockbuster metal

Disturbed est l’archétype même du groupe américain taillé pour tout exploser dans son propre pays où il a propulsé cinq albums au sommet des charts dès leur sortie et placé une bonne quinzaine de tubes sur la première marche du podium des ventes de singles. Alors qu’il s’approche à grands pas de sa trentième années d’existence, le gang des hommes en noir (passé une époque par la case salle de sport avec levée de fonte incluse) dégaine Divisive, un huitième disque à la fois prévisible et terriblement bien troussé, à l’efficacité redoutable.

On y retrouve tout ce qui compose l’ADN de Disturbed depuis des lustres, certains égarements récents en moins. De metal à la fois puissant, groovy et mainstream, des refrains accrocheurs, des riffs qui poussent au headbanging… que faut-il demander de plus au combo originaire de Chicago ? L’entrée en matière est indiscutablement catchy. Hey You, Bad Man et Divisive imposent d’emblée le mix parfait entre grosses guitares et groove imposant relevés par un chant qui renoue avec les gimmicks d’antan (à base de « ouah, ah, ah ») qui ont fait le sel des premiers tubes du groupe. Disturbed semble vouloir faire plaisir à ses fans de la première heure, cruellement déçus par leur tiède Evolution de 2018. Un retour aux sources qui fleure autant le neo-metal que le gros rock FM pour stades enrobé dans des guitares sorties des années 90. De la part d’un combo dont on connaît déjà bien les ficelles, cela peut paraître facile. Mais ça marche !

En dehors d’une ballade réalisée aux côté d’Ann Wilson de Heart (Don’t Tell Me, avec solo langoureux et chœurs mélancoliques inclus), les hommes en noir envoient du lourd et du remuant, au risque de se répéter un peu trop souvent, mais sans jamais louper le coche. Y’a-t-il une vraie prise de risque ? Sûrement pas. Mais quand on va au cinéma se taper un gros blockbuster américain, c’est rarement pour la finesse du scénario et surtout pour s’en prendre plein les mirettes. Un bon album de Disturbed comme Divisive fonctionne de la même manière et vous entraîne dans la danse avec une facilité déconcertante. Sans réelle surprise, certes, mais parfaitement réalisé pour secouer la tête (et les jambes) sur toute sa durée.

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