L’immense pianiste moscovite met le feu à tout ce qu’il touche…

« Virtuosité éblouissante et énergie formidable », c’est ainsi que le Times saluait le premier concert londonien du jeune Boris Berezovsky en 1988, avant même qu’il ne remporte – deux ans plus tard – la médaille d’or du prestigieux Concours Tchaïkovski de Moscou. D’aucuns ont accusé le titan-pianiste russe âgé de 40 ans de jouer Beethoven comme du Liszt … possible ; mais au moins, quand il joue du Liszt, c’est du Liszt pur jus ! Sa dernière livraison pour le label Mirare est justement consacrée au compositeur hongrois avec un programme réunissant la Sonate en si mineur , Italie, Venezia e Napoli des Années de pèlerinage, Mephisto-Valse n°1 , Harmonies du soir, extrait des Douze Études d'exécution transcendante et en bonus, la Valse en la bémol majeur opus 42 de Chopin. Ici, en 2002, lors du festival de La Roque d’Anthéron, Boris Berezovsky s’attaque à la quatrième étude d'exécution transcendante, intitulée Mazeppa, en ré mineur. Liszt a dédié cette étude à son ami Victor Hugo et s'inspire librement de son poème Mazeppa tiré des Orientales qui raconte la chevauchée du héros en Ukraine, attaché sur sa monture. Le ton de la pièce est particulièrement héroïque et après un récitatif désespéré, elle s'achève sur des accords tonitruants annonçant la chute et la résurrection du cavalier : « Il tombe enfin!… Et se relève Roi ! » Liszt a également composé un poème symphonique homonyme et, lui aussi, de grande virtuosité.