Une fois n'est pas coutume, c'est le moins que l'on puisse dire : le Philharmonique de Berlin invite un chef français qui n'est pas Boulez ou une spécialiste baroque... Louis Langrée vient partager sa passion pour Mozart avec les Berlinois, à vivre en direct ce soir vendredi 25 janvier à 20 heures dans la [Salle de concerts numérique->http://www.digitalconcerthall.com/tickets/?a=qobuz&c=true]

On ose quand même espérer que le Philharmonique de Berlin n'a pas eu besoin du prétexte des cinquante ans du Traité de l'Elysée, scellant la réconciliation officielle franco-allemande le 22 janvier 1963, pour inviter un chef d'orchestre français, denrée rarissime à cet orchestre ! Oh, oui, certes, on pourra toujours argumenter que Pierre Boulez et Emmanuelle Haïm y furent voici quelques temps, mais cela n'est rien en comparaison du nombre phénoménal de chefs de toutes autres nationalités qui s'y relaient, sans que l'on en attende de spécialisation contemporaine ou baroque. Louis Langrée aura donc du attendre d'avoir cent fois le curriculum vitae de bien d'autres invités berlino-philharmoniques avant d'enfin y apparaître. Pour mémoire, Langrée est depuis 2002 le chef du Mostly Mozart Festival de New York ainsi que de la Camerata Salzburg depuis 2011 (deux évidentes références mozartiennes), tandis qu'il prendra la suite de Paavo Järvi à la tête de l'Orchestre de Cincinnati en 2013-2014. Magnifique parcours pour ce chef tranquille, qui préfère faire de la musique plutôt que des relations publiques, qui n'appartient à aucune écurie ni coterie, et qui a su attendre paisiblement que les choses se fassent selon leur nature humaine.

Ses références mozartiennes lui valent de diriger cette semaine un programme Mozart de très grande tenue : deux grands tubes que sont l'ouverture de La Clémence de Titus et la Quarantième symphonie, puis la bien plus - bien trop - rare cantate Davide penitente de 1785. Ce dernier ouvrage reprend en réalité la quasi-totalité de la Grande messe en ut mineur (inachevée), avec ajout de deux nouvelles arias, nouveau texte bien sûr, et toutes les finitions signées Mozart - là où pour la Grande messe l'auditeur doit se suffire de réalisations ultérieures (en particulier celle de Robbins-Landon) pour disposer d'une œuvre liturgiquement complète.

David faisant pénitence (détail), Jean Fouquet, 1490 - Musée de Chantilly

Le concert sera diffusé en direct et en streaming haute définition vendredi soir 25 janvier à 20 heures dans la Salle de concerts numérique : ne ratez pas cette occasion et, si vous n'êtes pas encore abonné, profitez-en donc ! Naturellement, en tant qu'abonné, vous pourrez toujours retrouver ce concert (si vous n'êtes pas disponible vendredi soir ou si vous voulez revoir le concert, tellement il vous a plu) ainsi que les quelque 182 autres déjà archivés dans la malle aux trésors des Archives du Philharmonique de Berlin, disponible 24 heures sur 24, sept jours sur sept, quel que soit votre fuseau horaire.

La saison complète 2012-2013 du Philharmonique de Berlin, sujette à d'éventuelles petites modifications dont nous vous tiendrons informés au jour le jour.

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Les archives de la Salle de concerts numérique

Mozart : Messe en ut mineur, Louis Langree ; très proche de Davide penitente