Le label Fargo fait désormais boutique à Paris avec l’ouverture d’un magasin de CD, vinyles et affiches ! Pari osé à l’heure où la musique se dématérialise un peu plus chaque jour…

Chaque mois, ils sont nombreux à lâcher leur litron de larmes à l’annonce des nouveaux chiffres du marché du disque… Désormais étiqueté Chronique d’une mort annoncée, le CD semble être une relique mérovingienne bientôt invitée à s’installer en coloc’ avec son ancêtre le vinyle… Heureusement, la simple et puissante passion pour la musique arborée par certains n’a pas encore déposé les armes. Pour preuve, l’ouverture à Paris, il y a quelques jours, d’un nouveau magasin de disques ! Un quoi ? Un magasin de disques ! Oui, oui, point d’hallucination, un vrai magasin de disques avec des vrais morceaux de disques dedans ! L’affaire est lancée par Michel Pampelune, patron et fondateur du label Fargo, convaincu que la tendance actuelle n’a guère émoustillé la passion de certains.

Le label Fargo est donc heureux d’annoncer, l’année même de son dixième anniversaire, l’ouverture de sa propre boutique qu’il veut bien plus qu’un simple lieu de vente des productions du label, ce magasin proposant une large sélection d’articles(vinyles, CD, affiches de collection, livres…) balayant un spectre musical allant des musiques roots américaines au rock indé contemporain. Un véritable concept-store, en somme, qui recevra en outre des expositions d’artistes, peintres, photographes ou graphistes. Et c’est l’artiste de folk art Jon Langford qui donnera le coup d’envoi de ces expos, le 4 février prochain. Chanteur du groupe punk anglais culte les Mekons, Langford est aujourd’hui plus connu pour ses peintures sur bois, représentant (souvent) les pionniers de la country dans des poses gothiques…

Pour beaucoup, le label Fargo, c’est un peu le village gaulois… Quoiqu’en l’espèce, le sobriquet de Fort Alamo soit sans doute plus approprié… Discret, investi, modeste et surtout juste passionné, Michel Pampelune n’est pourtant guère le John Wayne local, goldo maïs au bec, dans toute cette histoire… Grâce à lui, les aficionados de country et de folk lui seront toujours gré d’avoir aidé à extraire le genre des insupportables casseroles qu’il traîne chez les novices. En créant le label Fargo fin 1999, il rappelait aux esprits étroits que les musiques en question n’étaient pas synonymes de rednecks néo-nazis, de beaufs à mullet, de saloons en Placoplatre, de cow-boys Playmobil, de feux de camp en plastique, de jeans neige à pinces et de santiags en skaï… Le nom de l’écurie et sa référence aux frères Coen rassuraient sur les intentions de Pampelune de se lancer dans une aventure célébrant la country alternative, le roots rock déglingué et le folk crépusculaire. Pari risqué chez nous en Gaule où ces genres restent encore attachés pour beaucoup aux momies Dick Rivers et autres Hugues Auffray…

Dans l’écurie plurielle de Michel Pampelune, les canassons ont même des robes bien différentes. Et en une décennie, les montures se sont appelées Andrew Bird, Alela Diane, Chris Whitley, Neal Casal, Great Lake Swimmers, Richard Buckner, Dawn Landes, Jesse Sykes, Shearwater, Clare & The Reasons et même Emily Loizeau. Au final, cette étiquette « americana » s’est toujours éclipsée face au songwriting pur. Lorsqu’on avance sous pavillon Fargo, c’est que l’on maîtrise en général plutôt bien le stylo plume, les refrains magiques et les harmonies vocales célestes. Car comme il le dit lui-même « la ligne éditoriale du label se veut être celle des (bonnes) chansons car on pense modestement que celles-ci sont plus importantes que ceux qui les écrivent et les chantent. » Discret, investi, modeste et surtout juste passionné… A l’image de cette nouvelle aventure.

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42 rue de la Folie Méricourt

75011 Paris

Tél : 01 48 05 49 52} }}

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