L’Iris de La Manufacture d’Orphée

La Manufacture d’Orphée, située à Troyes dans l’Aube, existe depuis moins de dix ans. L’idée de départ associe à parts égales le design et la musique. Son concepteur ne cherche pas, comme il le dit lui-même, à créer des enceintes parfaites mais plutôt celles qui vous correspondent. C’est pourquoi elles sont personnalisables autant en termes de style que de signature sonore.

L’offre comprend actuellement trois modèles. Il y a tout d’abord l’enceinte compacte de bibliothèque Iris, celle que nous avons reçue en test. Elle s’adresse aux pièces jusqu’à 30 m2. Au-delà, il faut passer sur la Grande Iris, c’est-à-dire l’équivalent en plus conséquente sur un pied de sol. Elles peuvent être toutes les deux complétées par un caisson de grave, le Baryton. Les Iris étant capables de fonctionner en stéréo, on peut donc créer un ensemble complet 2.1 avec le caisson.

Présentation générale de l’Iris

L’enceinte Iris se présente sous la forme d’une goutte d’eau dont la pointe serait tronquée. C’est une sphère étirée sans aucune arête ni aucune partie plane. Une fois sortie de son carton, elle ne peut tenir seule. C’est pour cela qu’un pied support est fourni. Ce dernier est fin, avec une forme évasée. L’enceinte se pose tout simplement dessus, sans aucun système de fixation ou de verrouillage.

L’Iris est une enceinte connectée, elle doit être branchée sur une prise de courant. Cela passe par un bloc d’alimentation externe. Côté enceinte, le connecteur d’alimentation se trouve à l’endroit précis où l’enceinte devra reposer sur son pied. Car ce dernier possède une ouverture jouant également le rôle de chemin de câble afin que ce dernier soit le moins visible possible. Il serait dommage de venir gâcher l’esthétique si particulière de l’enceinte.

Nous avons reçu la version Oslo avec sa finition en lin. L’Iris est recouverte de ce tissu avec des coutures volontairement visibles, un peu comme un ballon. A ce propos, une infinité de matières peuvent participer à la finition de l’enceinte, comme du tissu ou du cuir. La Manufacture d’Orphée propose de multiples exemples à consulter sur son site Internet. Cela va de l’imitation d’un ballon de rugby à l’application de textes ou de logos. Côté peinture, tout est envisageable, en mat comme en brillant ou en finition métallisée. Le modèle Oslo bénéficie d’une couronne en bois autour du haut-parleur et d’un pied également en bois.

L’enceinte Iris fonctionne en mono avec un unique haut-parleur large bande de 10 cm. Ce dernier possède une membrane légère indépendante du cache noyau. Le haut-parleur est associé à une charge bass-reflex qui lui permet de descendre suffisamment bas malgré un petit diamètre. L’enceinte démarre en effet à 65 Hz. L’extrême-aigu est écourté, ce qui est logique pour un petit large bande. L’évent correspond au bout de la pointe de l’enceinte, il est protégé par une petite grille à l’intérieur. L’amplification intégrée est en classe D et délivre 60 Watts.

La Manufacture d’Orphée nous a fourni une configuration complète puisque nous avons reçu une paire d’Iris ainsi qu’un caisson de basse Baryton. Ce dernier reprend le design de l’Oslo, mais en configuration verticale. L’évent se trouve tout en haut, dirigé vers le plafond, tandis que le haut-parleur de 15 cm vise le sol. Il en est positionné à quelques centimètre grâce à un pied support. Il y a cette fois un système d’aimant pour maintenir l’enceinte à son pied. L’alimentation est également déportée et le circuit d’amplification de 60 Watts est identique.

Utilisation de l’Iris

Une fois l’enceinte Iris posée sur son pied, il n’y a plus qu’à décider de l’endroit où l’on souhaite l’installer. Ce sera à proximité d’une prise de courant, c’est la seule condition. Car l’Iris ne dispose d’aucune connectique. Elle embarque un circuit Linkplay que l’on trouve chez plein d’autres fabricants HiFi. Ce circuit lui donne accès à la connectivité WiFi et au Bluetooth. Il comprend également d’origine des entrées physiques qui sont documentés dans la notice et qui apparaissent dans la liste des sources. Mais elles n’existent pas en réalité.

La Manufacture d’Orphée n’a pas créé d’application mobile sur mesure et profite de 4stream, l’app qui fonctionne qui avec tous les appareils sous Linkplay. Elle est mise à jour régulièrement et déjà bien connue de nombreux utilisateurs. La page d’accueil de l’app liste présente l’ordre : les favoris, la librairie musicale, les services de streaming et les sources. Les favoris correspondent aux présélections que l’on peut lancer rapidement, comme des stations de radio ou des albums. La librairie musicale donne accès aux morceaux stockés dans le smartphone et aux dossiers partagés sur son réseau.

Au bas de l’écran, le menu principal permet de naviguer entre la sélection de la musique, la ou les enceintes, le moteur de recherche et les paramètres. Ces derniers donnent accès aux réglages de tonalité grave/aigu applicables à l’Iris. Il faut préciser qu’à la commande, vous pouvez personnaliser la signature sonore de votre enceinte Iris. Un formulaire vous demandant vos styles de musique ou encore vos morceaux préférés servira à l’équipe de La Manufacture d’Orphée à modifier la réponse en fréquence de l’enceinte selon vos goûts.

Qobuz est intégré nativement à l’application 4stream. Toutes les fonctions sont intégrées telles que les recommandations, les contenus rédactionnels ou encore la modification des playlists personnelles. L’écran de lecture en cours indique la qualité d’encodage des morceaux. Notez également que le moteur de recherche de l’app est transversal. Il liste les résultats trouvés depuis tous les services de streaming activés, y compris les webradios.

L’Iris n’a pas de télécommande. En revanche, la Manufacture d’Orphée a trouvé une astuce élégante pour contrôler manuellement l’enceinte. L’ogive au centre du haut-parleur est un bouton de commande. Un appui dessus permet d’allumer ou d’éteindre l’enceinte. Elle tourne comme un potentiomètre pour régler le volume. Un double appui sert à basculer entre WiFi et Bluetooth. Tout cela est confirmé par une LED positionnée dans l’évent et qui s’éclaire selon la source en cours. Cette LED est également présente dans l’évent du caisson Baryton.

À l’écoute

Pour nos écoutes, nous avons procédé en deux temps : en mono avec une seule enceinte, puis en stéréo accompagnée du caisson. La notice est tellement simplifiée qu’elle n’indique pas de quelle façon associer les enceintes. Connaissant très bien l’application 4stream, nous avons pu le faire en quelques secondes. Il faut tout d’abord que les enceintes et le caisson soient bien connectés au WiFi et apparaissent tous dans l’app. Ensuite, on les associe en prenant bien soin d’indiquer quelle est l’enceinte gauche, quelle est la droite et de dire que le caisson reçoit les signaux gauche et droite.

Pour les écoutes avec une seule enceinte, nous démarrons les écoutes sur l’électro-funk de Dabeull et son dernier album Analog Love. Le rendu sonore est plutôt rond, agréable, sans dureté. On sent immédiatement que l’Iris met l’accent sur le registre médium-aigu. En dehors, la pente est clairement descendante, vers le bas grave comme vers l’extrême aigu. Cette absence est compensée par un excellent travail de séparation des fréquences au niveau des voix, du piano, du saxophone. Nous ressentons une légère coloration inhérente à ce type de haut-parleur, plutôt charmeuse dans le cas de l’Iris.

Nous poursuivons sur du R&B avec l’album Falling or flying (Reimagined) de Jorja Smith. Le grave est clairement écourté mais ce que nous propose l’Iris est suffisamment convaincant pour une enceinte de cette taille. Il n’y a pas d’impact à fissurer les murs mais une bonne présence avec de la réserve. On ressent le travail de charge de l’enceinte pour aider le petit haut-parleur à se démener dans les basses fréquences afin d’appuyer le reste du spectre. La voix de Jorja Smith est particulièrement agréable et bien mise en avant par l’Iris.

Passons maintenant en stéréo avec l’appui du caisson. La scène sonore se matérialise devant nous avec un centre très solide. Les voix comme les instruments lead sont bien détachés du reste du message, bien plus que d’habitude, mais sans effet de projection. C’est ce que nous pouvons vérifier à l’écoute des reprises jazz de Stefano Di Battista sur l’album La Dolce Vita. Bien que dénué de réglages, le caisson Baryton se fond de façon naturelle au reste de la musique avec un grave bien charpenté, présent sans être démonstratif.

L’ensemble Iris 2.1 est un peu moins à l’aise avec la musique classique, telle que la Symphonie No. 1 de Mendelssohn jouée par l’orchestre de Zurich. Bien que la largeur de scène soit au rendez-vous, nous n’obtenons pas la même stabilité et la même dynamique qu’avec un système HiFi classique. L’ensemble reste tout à fait agréable et l’association des deux enceintes avec le caisson fait toujours preuve de cohérence. En revanche, si l’on repasse en mono sur une seule enceinte, l’Iris offre une meilleure projection et plus de présence que la plupart des enceintes connectées que l’on connait bien sur ce genre musical.