Bénéficiant d’une excellente réputation dans le monde de la Hi-Fi, le DAC/streameur Tambaqui délivre un niveau de musicalité sans équivalent.

Prix : 11 000 €
Conversion : 384 kHz / 32 bits, DSD256
Rapport signal/bruit : 130 dB
Connectivité : 4x entrées numériques (XLR, coaxiale, optique, USB-B), 1x sortie symétrique XLR, 2x sorties casque (6,35 mm, XLR4), trigger 12 volts
Autres : Roon Ready, télécommande, application mobile
Dimensions (l x h x p) : 200 x 110 x 320 mm
Poids : 5,2 kg

Mola Mola est une société néerlandaise née il y a à peine dix ans, mais son fondateur, l’ingénieur Bruno Putzeys, est une sommité dans le monde de l’audio. Après être passé par Philips, il a participé entre autres à la création des modules d’amplification en classe D Hypex et Purifi utilisés par de nombreux fabricants Hi-Fi renommés. Il a également travaillé sur des enceintes en cofondant Kii Audio et sur d’autres électroniques avec Grimm Audio.

La gamme très resserrée Mola Mola comprend un préampli, un ampli intégré, des blocs mono, un préphono et le DAC/streameur Tambaqui. Il y a tout ce qu’il faut pour constituer n’importe quelle configuration complète. Ils arborent un design identique très reconnaissable. Par ailleurs, le préampli Makua et l’intégré Kula peuvent recevoir en option une carte numérique reprenant l’essentiel des fonctions de conversion et de streaming du Tambaqui.

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Présentation générale du Tambaqui

Mola Mola fait dans l’originalité. Tout d’abord avec le nom de la marque et son logo copiant le célèbre poisson. Mais c’est surtout le design de l’appareil qui tranche avec ce que nous voyons habituellement. Il est constitué d’un châssis central en métal avec une forme imitant le profil d’un poisson pour la partie supérieure. Car la façade et le dessus ne sont composés que d’une seule pièce taillée dans la masse.

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Les côtés sont constitués de panneaux verticaux gris anthracite qui se terminent par de fines lamelles occupant toute la profondeur du Tambaqui. Elles se terminent sur toute leur longueur d’une minuscule zone caoutchouteuse qui sera en contact avec le meuble accueillant l’appareil. Cette conception qui sort de l’ordinaire est bien éloignée des imposants pieds amortissants des produits Hi-Fi concurrents à ce niveau. Et pourtant, le Tambaqui est stable et bien campé sur son support.

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La face avant austère est relevée par un afficheur rond central faisant à nouveau écho au patronyme de la marque. Justement, à l’allumage s’affiche le logo, comme si l’on observait un poisson à travers ce hublot. Quatre touches permettent de choisir l’une des présélections. Il n’y a pas de bouton d’extinction, il suffit de laisser son doigt appuyé sur l’une des touches pour que le Tambaqui bascule en veille.

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La face arrière accueille tous les connecteurs, dont les deux dédiés à la sortie casque. Ils ont été placés ici afin de ne pas venir polluer la façade. Vous avez le choix entre de l’asymétrique en 6,35 mm et du symétrique en XLR4. Juste à côté se trouvent les sorties analogiques symétriques XLR. C’est ici une constante chez Mola Mola qui privilégie ce type de sortie. Deux triggers 12 volts permettront d’allumer de concert les autres maillons de la chaîne.

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La partie numérique gère jusqu’à cinq sources externes avec autant de connecteurs différents. Les formats XLR, optique, coaxial, USB et I2S sont supportés. Ils sont complétés par une prise Ethernet pour l’accès au streaming. Il n’y a pas de wi-fi mais le Bluetooth est présent.

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La conversion est confiée à une puce FPGA, c’est-à-dire un circuit programmable, et non à une puce de conversion classique. Cela permet à Mola Mola de ne pas dépendre d’un fournisseur, ni des tendances vers tel ou tel DAC, mais aussi de pouvoir faire évoluer le produit de façon logicielle dans le futur. La conception est très spéciale avec deux étages de traitement avant d’obtenir le signal analogique de sortie. Les chiffres de bruit et de distorsion annoncés sont impressionnants, bien au-delà de ce que l’oreille peut discerner.

Utilisation du Tambaqui

Le Tambaqui est au centre de différentes possibilités de configuration. Il peut tout d’abord jouer le rôle de DAC uniquement. Dans ce cas, le niveau de sortie est fixe pour alimenter un préamplificateur ou un amplificateur intégré. Grâce à un contrôle de volume numérique sans perte, le Tambaqui joue aussi le rôle de préamplificateur numérique. C’est idéal si vous n’avez que ce type de sources.

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La partie streaming est dédiée uniquement à Roon. C’est pratique puisque Qobuz est intégré. Mais il n’y aura aucun autre moyen de profiter de la connexion réseau du Tambaqui, ni en UPnP/DLNA, ni en Chromecast et pas plus en AirPlay. Ce n’est pas l’objectif de cet appareil destiné à rejoindre des configurations haut de gamme où seule la très haute qualité sonore compte.

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Il y a une petite application mobile servant à configurer le Tambaqui et ses quatre touches de présélection en façade. En effet, il y a en tout sept sources disponibles mais seulement quatre boutons. Chaque bouton est configurable pour être associé à une entrée mais aussi à un réglage de gain, une inversion de phase et l’activation des triggers. Pour chaque présélection, on peut décider si la sortie sera fixe ou variable ou si elle sera dirigée uniquement vers les prises casque.

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Dans les réglages génériques du Tambaqui, outre la possibilité de le renommer, on peut également fixer le niveau de sortie pour la meilleure adaptation avec l’appareil connecté : 0,6 volts, 2 volts ou 6 volts. L’application fonctionne en Bluetooth uniquement, il faut donc se trouver dans la même pièce que l’appareil. En plus de la partie configuration, elle sait aussi contrôler le volume et la présélection en cours afin de permettre de passer de l’une à l’autre.

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Mola Mola fourni une mini-télécommande faite du même métal que le châssis du Tambaqui. Ses cinq boutons servent à activer la sourdine, à contrôler le volume et à faire défiler les présélections. Elle est suffisamment pratique au quotidien. Bien entendu, si vous utilisez l’application Roon, celle-ci joue le rôle de télécommande du Tambaqui à la fois pour la lecture de la musique et le contrôle de volume. Vous pouvez vérifier le niveau de volume en permanence sur l’afficheur du DAC.

A l’écoute

Le Mola Mola Tambaqui a pris place dans notre système en tant que lecteur réseau et préamplificateur. Nous lui avons connecté un amplificateur de puissance SPL s800 et nos enceintes Dynaudio favorites. Cette configuration avec si peu d’éléments est largement suffisante si votre source audio principale est Qobuz.

A l’écoute de la pop électronique de Feist sur son nouvel album Multitudes, la musique remplit la pièce comme rarement. La voix est précise et stable au centre. Tandis que les sonorités sont projetées autant en arrière qu’en avant des enceintes. Elles s’échappent sur les côtés pour nous immerger complètement dans la musique. Le toucher des cordes est impressionnant de réalisme et de finesse, la résonance de la caisse des instruments à corde se ressent clairement. Le Tambaqui maîtrise la restitution des timbres en repoussant les limites de ce que sait faire un système de reproduction sonore. On se surprend à vouloir écouter toujours plus fort sans ressentir la moindre crispation.

L’électro-disco de Tomode sur leur EP Riviera démontre toute l’étendue de la maîtrise du Tambaqui sur l’ensemble du spectre. Les fréquences les plus basses sont fouillées, articulées, punchy, tout cela pourtant avec nos enceintes habituelles. Non pas qu’il y ait plus de niveau, mais il y a assurément plus de véracité et de musicalité dans le message que délivre le DAC/streameur de Mola Mola. Cela ne se fait pas au détriment du médium et de l’aigu qui conservent ici leur force et leur précision, sans aucun déséquilibre dans la bande passante.

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C’est un réel plaisir de profiter du dernier album d’Erik Truffaz et de ses reprises. La présence et la profondeur de la scène permettent de bien suivre chaque instrument alors que tout a été mixé très concentré au milieu de la scène. Sur cet enregistrement complexe, nous ressentons aisément les différentes strates dans une bulle sonore. C’est le genre d’appareil numérique capable d’extraire le meilleur de chaque titre, quelle que soit la qualité et les spécificités de l’enregistrement, pour une reproduction la plus fluide possible, sans travestir le signal. Voilà une qualité rare dans le monde de la haute-fidélité que l’on ne trouve que sur les produits très haut de gamme.

Nous terminons les écoutes avec la sortie casque sur laquelle nous avons relié un Focal Radiance raccordé en symétrique via un cordon sur mesure. Les qualités se retrouvent lors de cette écoute personnelle avec beaucoup de matière au centre et une latéralisation qui jaillit du casque malgré son format clos. Il y a de la puissance et de la séparation, beaucoup de séparation, si bien que certains regretteront l’absence d’un réglage de crossfeed. Ce serait dommage de s’arrêter à ce détail car l’ampli casque du Tambaqui mérite un usage de tous les jours et vous permet de vous passer d’un appareil dédié.

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Conclusion

Le Mola Mola Tambaqui est un appareil qui fera date dans le monde de la haute-fidélité. A la fois DAC, streameur et préamplificateur numérique, il s’acquitte de toutes ces tâches avec brio. Le degré de musicalité qu’il transmet à l’amplificateur crève le plafond. Cela confirme que tous les streameurs ne sont pas égaux, surtout quand ils intègrent les fonctions de conversion et de préamplification. Le Tambaqui est une référence par la qualité des timbres, la transparence et le réalisme qu’il délivre. Un vrai coup de cœur.

Musicalité épatante Présence et transparence Ergonomie des présélections
Tarif très élevé