Skrillex signe sa renaissance avec deux albums sortis le même week-end.

Vendredi 18 février, Skrillex était au Madison Square Garden pour une soirée de rave en compagnie de la nouvelle coqueluche de la scène électronique anglaise Fred Again… et de Four Tet, l’un des producteurs les plus respectés du royaume. Au milieu de son set, l’Américain prend le micro pour annoncer la sortie d’un album surprise, Don’t Get Too Close, le lendemain, en plus de Quest for Fire, paru quelques heures plus tôt – et porté par l’incandescent single Rumble paru un mois plus tôt en featuring avec Fred Again… et le MC majeur du mouvement dubstep/grime Flowdan.

Le plus intéressant dans cette histoire, c’est de voir toutes ces figures de la scène anglaise entourer la tête de gondole du brostep, la version commerciale américaine du dubstep londonien apparue au début des années 2010. Un genre condensé sur le dernier album en date de Skrillex, Recess, sorti en 2014. Fan de Warp mais aussi de Justice, Skrillex a certes divisé la scène, entre puristes du dubstep à l’anglaise et nouveaux convertis de l’EDM US qui se confond avec le brostep, ses basses assourdissantes et sa culture du drop.

Mais il a toujours eu le respect de ses pairs pour son talent dans le sound design, une approche maximaliste qui a bouleversé les standards du mastering dans la musique électronique. Quasiment une décennie plus tard, le son du Californien est toujours énorme – la basse de Rumble ! – mais la direction artistique qu’il prend sur Quest for Fire est beaucoup plus subtile, underground diront certains, tout en rendant hommage à la culture rave anglaise. Un boucle qui est aujourd’hui bouclée naturellement si l’on en juge par la complicité qui semble l’unir à ses cousins anglais.

Pour le versant pop de ce Skrillex version 2023, il faudra se tourner vers Don’t Get Too Close, son second long format du week-end. Un disque entre hyper et afro-pop qui rappelle que Sonny Moore est un artisan majeur de la pop américaine des dix dernières années, que ce soit en compagnie de Diplo avec le projet Jack Ü, Beyoncé sur Renaissance, Ed Sheeran, Lady Gaga ou Justin Bieber. On retrouve d’ailleurs ce dernier (aux côtés de PinkPantheress, Kid Cudi ou Bibi Bourelly) sur ce nouvel album qui signe l’arrivée d’un Skrillex 2.0 aussi insaisissable que captivant.

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