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Zino Francescatti



Né à Marseille le 9 août 1902 et mort à La Ciotat le 17 septembre 1991, le violoniste français d’origine italienne René-Charles Francescatti dit Zino Francescatti est un des très rares descendants de la lignée musicale de Niccòlo Paganini puisque son père Fortunato Francescatti (1858-1923) a été l’élève du virtuose italien Ernesto Camillo Sivori (1815-1894), lui-même ami, meilleur élève et unique disciple du compositeur italien. Immergé dans la musique dès sa naissance, Zino en apprend les premiers rudiments sous la férule de sa mère (professeur remarquable) et de son père (violon solo de l’Orchestre de l’Opéra de Marseille) qui ne lui passent rien. Il vit cependant une enfance heureuse et atteint rapidement un haut niveau qui se dévoilera dès l’âge de dix ans dans le Concerto de Beethoven lors d’un tout premier concert — placé sous l’égide de Marcel Dupré — tellement prometteur qu’il fera dire à l’organiste : « C’est un violoniste né, il fait partie de la race des grands ! »



Archet à la sonorité pure comme du cristal — inouïe dans l'aigu — qui semble faite pour Mozart, justesse infaillible, merveilleux interprète du répertoire romantique qui se distingue aussi comme champion de la musique contemporaine de son époque (Milhaud, Szymanowski, Bernstein), Zino Francescatti sera unanimement reconnu comme le plus grand violoniste français et l’un des plus éminents du monde, faisant l’admiration de ses pairs tels Jacques Thibaud qui le protège et l’encourage à ses débuts ou le violoniste Henryk Szeryng qui souligne sa « technique éblouissante, doublée d’une sonorité lumineuse et unique que tous ses contemporains chercheront à imiter ». Alter ego de Vlado Perlemuter pour avoir été l’interprète fidèle de Maurice Ravel dont il est aussi l’ami, Francescatti a jalonné sa carrière par des collaborations marquantes comme l'ont été celles de Bruno Walter — une entente idéale — et de Robert Casadesus — duo mémorable, en hérauts de la musique française qu'ils furent mais pas seulement.



Parmi ses nombreuses interprétations légendaires, il faut citer l’Introduction et Rondo Capriccioso et le Concerto n° 3 de Saint-Saëns, le Concerto n° 1 de Paganini (son cheval de bataille), le fameux Tzigane qu’il joua plusieurs fois avec Ravel au piano, et les Sonates pour violon et piano de Beethoven avec Robert Casadesus, autant de pages où son jeu scintillant, dont la technique donnait l’impression d’être si facile, ne se départissait jamais de son élégance et de sa chaleur expressive.



On aura presque tout dit de ce serviteur exceptionnel de la musique, qui soulevait le public par sa flamme communicative, en précisant que cette fameuse sonorité chaude et rayonnante, à ce jour sans égale, trouvait sa source dans son Stradivarius de 1727, le « Hart », cédé en 1987 à Salvatore Accardo pour financer son association — qu’il destine au soutien des jeunes artistes, ainsi qu’au plus grand nombre pour faire découvrir le violon et son répertoire —, y adjoignant un concours international de violon (lui qui avait toujours ignoré pour son propre compte ce tremplin dont il n'avait, effectivement, nullement besoin). Douze ans plus tôt, Francescatti avait quitté la scène lors d'un dernier concert en décembre 1975, désireux de laisser une image intacte de son art et pouvoir aussi profiter de sa maison de Provence qu’il aimait tant : « … Je ne veux pas que mon public m’entende jouer mal, je ne me coupe pas de la musique mais de mon public. La musique pour moi, c’est un besoin, c’est la religion de l’amour. C’est aux Marseillais que je dois d’être musicien, depuis bientôt soixante ans, j’ai vu tous les coins du monde, mais c’est ici en Provence que je suis heureux de me retrouver, c’est ici que je veux vivre et mourir. »



Cet homme fait pour le bonheur, entre une carrière brillante et soixante-et-une années d’amour partagé avec sa femme Yolande (elle-même violoniste), a consacré aussi une partie de son temps à l’enseignement. C’est son élève Régis Pasquier qu’il choisira comme disciple ; après l’avoir fait travailler pendant cinq ans, il l’emmènera en tournée puis enregistrera le Concerto pour deux violons de Bach avec lui. Il remplira en partie ses années de retraite en continuant d’enseigner, bénévolement. Ses élèves viendront chercher chez lui cette véritable tradition interprétative de la musique française, nourrie de ce plaisir extrême à jouer qu'il tenait sans aucun doute de Ravel.



GG © Qobuz (03/2014)

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