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Tito Gobbi

Mille e tre, c’est à peu de chose près le nombre de fois que Tito Gobbi a incarné l’infâme baron Scarpia dans Tosca, de Puccini. Qui n’a jamais vu le deuxième acte filmé en 1964 à Covent Garden avec Maria Callas ne pourra saisir le puissant magnétisme déclenché par la seule présence de ces deux bêtes de scène. Mais le baryton italien avait plus de 100 rôles à son répertoire et il a promené sa haute et imposante stature sur toutes les grandes scènes du monde. Né en 1913, c’est cependant après la guerre que sa carrière internationale prend son essor. Après s’être essayé dans Wagner et Richard Strauss, il participe, en 1949, à la création italienne de Wozzeck (en italien) avec Suzanne Danco en Marie, sous la direction de Karl Böhm au San Carlo de Naples. Il reprendra ce rôle plusieurs fois, notamment à l’Opéra de Rome avec Dorothy Dow et Hugues Cuenod en capitaine. Toutefois, c’est l’opéra italien qui fera sa gloire. Il débute à la Scala dans Belcore de L’Elixir d’amour, puis Figaro dans le Barbier de Séville à San Francisco.

Baryton verdien par excellence, il s’illustrera dans Posa (Don Carlo), le père Germont (La Traviata), Rigoletto, Iago (Otello) et Falstaff. Il chantera aussi avec aisance dans les opéras italiens de Mozart, en particulier les rôles de Don Giovanni ou du comte des Noces de Figaro. Les collaborations de Tito Gobbi seront multiples. A l’opéra avec Luchino Visconti dans un mémorable Don Carlo à Covent Garden, avec Herbert von Karajan à Salzbourg pour Falstaff. Il fit aussi les beaux jours du Met et est apparu plus de 25 fois au cinéma, soit dans des opéras filmés, dans des drames populaires ou encore comme doublure, notamment d’Anthony Quinn pour le film Cavalleria Rusticana, réalisé en 1953 par Carmine Gallone.

Les rôles de « méchants » pucciniens, Scarpia (Tosca), Michele (Il Tabarro), Sharpless (Madame Butterfly) lui vont à merveille, de même que la veine comique avec Gianni Schicchi qu’il a enregistrée à plusieurs reprises, une ultime fois à la fin de sa carrière, sous la direction de Lorin Maazel. Dès les années 60, Tito Gobbi s’adonne également à la mise en scène, notamment pour un Simone Boccanegra de Verdi d’anthologie à Covent Garden qui obtiendra un grand succès. Au total, ce seront une dizaine de productions en Europe et en Amérique du Nord.

La voix de Tito Gobbi n’avait rien de spécifiquement exceptionnel, son intonation n’étant d’ailleurs pas exempte d’approximations, mais c’est bien l’incarnation qu’il donnait à ses personnages qui transparaît dans sa pléthorique discographie. Certains enregistrements méritent d’être emportés sur l’île déserte hypothétique de nombreux mélomanes, comme cette miraculeuse Tosca enregistrée en 1953 à Milan avec Maria Callas, sous la direction de Victor de Sabata ou son Falstaff sous la direction de Karajan avec Elisabeth Schwarzkopf, tous deux dans une production de Walter Legge pour EMI.

Tito Gobbi a marqué l’histoire de l’opéra et celle du disque d’un sceau indélébile. Il est bien facile de le retrouver aujourd’hui aux côtés des grands chanteurs lyriques de son temps. Privilégiant l’aspect dramatique de ses compositions, il a activement participé au renouveau de l’opéra dans la décennie 1950-1960 où l’on a commencé à dépoussiérer l’art lyrique. C’est la quête de la vérité qui l’a toujours guidé avant tout et non les prouesses vocales qu’il a laissées à d’autres. Il a cherché à transmettre sa conception du chant et le sens du juste phrasé au cours de nombreuses masterclass, transmettant ainsi son art aux jeunes générations. © François Hudry/QOBUZ

Discographie

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