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Sergiù Celibidache

Il étudie les mathématiques et la philosophie tout en soutenant une thèse de doctorat en musicologie consacrée à Josquin des Prés. Le bouddhisme Zen aura aussi une grande influence sur sa pensée tout au long de sa vie. Ce chef d’orchestre, totalement atypique dans le paysage musical, est resté fameux pour son refus d’enregistrer des disques, de diriger à l’opéra et pour demander un très grand nombre de répétitions lui permettant d’aller jusqu’au bout de ses idées musicales et d’un perfectionnisme devenu obsessionnel au fil du temps, lui conférant un statut de gourou réunissant des disciples convaincus et exaltés autour de lui.


Devenant par le hasard des circonstances chef titulaire de l’Orchestre Philharmonique de Berlin pendant que Furtwängler est « dénazifié » et que tout apparition publique lui est interdite, le jeune chef roumain va ensuite partager cette direction avec Furtwängler jusqu’à la mort de ce dernier en 1954. Pendant ce laps de temps, Celibidache dirige de nombreuses œuvres nouvelles avant d’être évincé au profit de Herbert von Karajan. Il quitte aussitôt Berlin et Karajan fait effacer son nom de la liste des titulaires de l’orchestre berlinois, faisant courir le bruit qu’il n’était que l’assistant de Furtwängler. La musique n’adoucit pas toujours les mœurs…


A Londres, Celibidache dirige des concerts et enregistre quelques disques, une activité qu’il ne poursuivra pas par la suite, étant même de plus en plus opposé à l’enregistrement. Commence alors une vie itinérante qui le conduit en Europe et aux Etats-Unis. Il lui faudra attendre la pleine maturité pour être enfin nommé titulaire d’un orchestre, après quelques essais malheureux, à Paris notamment où il essaie en vain de réformer le statut et les habitudes de l’Orchestre National de France, se heurtant de plein fouet avec les syndicats. Il obtient malgré tout des résultats musicaux assez retentissants qui divisent la critique partagée entre ceux qui crient au génie et ceux qui dénoncent une imposture.


C’est au cours de la dernière période de sa vie que Celibidache connait enfin la stabilité à la tête de l’Orchestre Philharmonique de Munich, mélangeant musique et philosophie, la phénoménologie de Husserl, comme l’avait fait avant lui son éminent collègue Ernest Ansermet. Totalement opposé philosophiquement à l’enregistrement de disques qu’il estimait incompatible avec la nature même de la musique, l’art de Sergiù Celibidache est paradoxalement largement disponible aujourd’hui grâce à ses nombreux et tardifs enregistrements de radio de Stuttgart et de Munich, très bien enregistrés, et publiés par les héritiers du chef d’orchestre qui n’est plus là pour le contester. La question de la légitimité de publier un concert semble être acquise, car c’est une démarche bien différente des séances d’enregistrements, sans public, dans lesquelles interviennent le montage et les multiples reprises, interrompant ce que le flux du concert peut engendrer comme expression et comme discours dans la continuité.


C’est ainsi que l’on trouve des Symphonies de Bruckner et de Mahler d’une lenteur hiératique mais d’une haute élévation spirituelle qui peut agacer ou, au bien au contraire, susciter une totale adhésion, car la vision de Celibidache transcende le style et les époques et semble vouloir abolir la temporalité au profit de la seule Musique. Le répertoire de cette ultime période est très varié et propose des œuvres de Bach, Mozart, Beethoven, Prokofiev, Fauré ou Chostakovitch. Adhérer à l’art de Celibidache c’est accepter de se laisser emporter par la vague et s’immerger dans un monde grandiose et sans concession.


© FH – décembre 2017 /Qobuz

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