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Rinaldo Alessandrini

Alors que déferlait sur le monde musical la vague baroque venue du nord de l’Europe (Angleterre,  Suisse, Allemagne, Pays-Bas, puis France), on a attendu assez longtemps que les Italiens commencent eux aussi à défendre cette musique née chez-eux, Monteverdi, Rossi, Corelli ou Vivaldi. Si l’attente fut assez longue, le réveil produisit un choc dans le landernau de la musique ancienne, avec des chefs, des solistes et des ensembles gorgés de sève et de vitalité baignés d’une expression doloriste véritablement transalpine.


Né en 1960 à Rome, ville natale du baroque rappelons-le, Rinaldo Alessandrini est un de ces précieux ambassadeurs de la redécouverte de la musique italienne dans son propre pays. Sa vocation pour la musique est assez tardive et ce n’est que vers l’âge de 14 ans qu’il commence l’étude du piano. C’est la découverte du clavecin qui décidera de sa vocation pour la musique ancienne. Après avoir appris cet instrument avec Ton Koopman, il fonde, en 1984, l’ensemble Concerto Italiano avec le violoniste Fabio Biondi. Ensemble, ils vont explorer le répertoire italien, l’opéra, la musique religieuse et la musique instrumentale.


Leurs interprétations ont totalement changé notre perception de la musique italienne des XVIIe et XVIIIe siècles, notamment dans l’approche de Claudio Monteverdi qui est devenue leur spécialité. C’est avec ce type d’interprètes que la musique a retrouvé peu à peu ses couleurs disparues sous les couches de l’oubli ou des mauvaises interprétations. Dépassant le style muséal un peu figé qui s’était peu à peu imposé, ils ont montré combien cette musique était au contraire vivante, faite de chair, de fantaisie, de rythme et d’affects. L’importante discographie de Rinaldo Alessandrini a suivi de près toute l’évolution de son approche, tant comme chef de chœur et d’orchestre, qu’en qualité de claveciniste, pianofortiste ou organiste. Sa profonde connaissance philologique, sa générosité naturelle et son amour pour le répertoire italien sont autant d’ingrédients constitutifs de ses interprétations constellées de récompenses dans le monde entier.


Aujourd’hui, le répertoire de Rinaldo Alessandrini à traversé les Alpes et les époques. On le retrouve dans des œuvres de Bach et de Mozart, comme dans la fosse de divers théâtres d’opéra, Paris (trilogie Monteverdi mise en scène par Bob Wilson), Bruxelles, Lyon, Bordeaux, Oslo, Vienne, Milan, Salamanque et à la tête de grands orchestres symphoniques au Japon, au Canada, aux Etats-Unis et, bien sûr, dans toute l’Europe.


Comme pour nous rappeler que la musique de Monteverdi, n’est pas univoque et uniquement irradiée de soleil, Rinaldo Alessandrini a publié en 2017 un album aussi incongru, qu’étrange et captivant. Sous le titre : Monteverdi - Night. Stories of lovers and Warriors (NAÏVE), il nous propose la réunion d’œuvres célébrant la nuit, en partant du prodigieux madrigal Hor che’l ciel e la terra d’après un célèbre sonnet de Pétrarque (Mille fois par jour je meurs, et mille fois je renais ; tant je suis loin de mon bonheur). Un disque ensorcelant qui n’est pas une compilation, mais un enregistrement totalement nouveau et conçu dans cette perspective nocturne, mêlant œuvres célèbres et moins connues, œuvres vocales réunies entre elles par des interludes instrumentaux. Les chromatismes y sont exacerbés, les voix puissantes,  l’instrumentation voluptueuse, l’expression ménageant la transparence et le clair-obscur et la prise de son splendide. Cette nuit selon Monteverdi et Alessandrini est magique et débouche sur une aube rayonnante. Un enregistrement qui va sans doute séduire les monterverdiens déjà convaincus comme les novices voulant apprivoiser ce répertoire somptueux. A écouter et à réécouter d’urgence.                                  FH/QOBUZ/janvier 2018

Discographie

110 album(s) • Trié par Meilleures ventes

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