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Pierre Dervaux


(Né le 3 janvier 1917 à Juvisy-sur-Orge – Mort le 20 février 1992 à Marseille)

Avec un père tromboniste (dans l’Orchestre Colonne) et une mère pianiste, il était difficile à Pierre Dervaux d’échapper au virus de la musique. D’ailleurs, il se plaisait à dire que depuis son enfance, il n’avait pas songé à autre chose qu’à elle seule. Malgré l’enseignement de professeurs très renommés du Conservatoire National de Paris — Isidore Philipp, Armand Ferté et Yves Nat —, il ne sera qu’un pianiste modeste dont il se moque lui-même en aimant répéter : « Ils s'y sont mis à trois pour m’apprendre le piano et n'y sont jamais parvenus ! » Il travailla également la composition et la percussion. S’il est timbalier des Concerts Pasdeloup, il l’est devenu par son attirance pour l’orchestre : « La grosse caisse ne me passionnait pas particulièrement, mais grâce à elle, j'avais l'impression de faire partie d'un grand orchestre ». L'instrument, en tout cas, lui laissera une empreinte assez forte pour enseigner à ses élèves que « le poignet du chef d’orchestre, ce n’est pas le poignet du pianiste : c’est celui du timbalier ». Quant à l’orchestre, « il se surveille comme du lait sur le feu », ce qu’il n’a pas manqué de mettre en pratique pour faire de l’Orchestre National de l’Opéra la remarquable phalange qu’elle fut dans les années cinquante.

On retient de Pierre Dervaux — figure de proue de l’école française de direction d’orchestre dont le souvenir perdure avec Munch, Cluytens et Martinon — l'autorité naturelle, la compétence, la maîtrise, la musicalité pénétrante, la sincérité émotionnelle et l’efficacité d’un chef complet, rompu à tous les exercices de style, des Concerts Pasdeloup au Concerts Colonne, de l’Opéra-Comique à l’Opéra, de l’Orchestre Symphonique du Québec au Philharmonique de Nice ou à l’Orchestre des Pays de Loire, de l’opérette à la musique contemporaine. Dirigeant avec autant d’aisance œuvres lyriques, concerts symphoniques ou répertoire le plus ardu, il était capable de monter un programme en un temps très court sans que le résultat ne s’en ressente, de remplacer un confrère au pied levé ou encore soutenir un soliste en difficulté avec le plus grand savoir-faire. De là le respect et l’admiration que lui voueront les musiciens d’orchestre.

Avec précision et clarté, un sens aigu de la rigueur rythmique et de la couleur orchestrale, ce musicien exceptionnel s’est plu à servir un répertoire d’un large éclectisme allant du XVIIe au XXe siècle. Il s’est fait particulièrement le défenseur de l'école française, de Berlioz à Dutilleux, en passant par d'Indy, Pierné, Poulenc et Messiaen qu’il mettait au programme des concerts de l’Orchestre Philharmonique des Pays de Loire qu’il créa en 1971. L’un de ses très grands succès dans ce domaine restera la création sur la scène parisienne et au disque, avec l’Orchestre de l’Opéra de Paris, des Dialogues des Carmélites de Poulenc avec l’inoubliable Denise Duval dans le rôle de Blanche de la Force. Son intégrale pour violon et orchestre de Saint-Saëns avec le New Philharmonia Orchestra chez EMI reste également un enregistrement toujours inégalé.

Son portrait ne serait pas complet si l’on oubliait l’éminent pédagogue qu’il fut aussi, comme le compositeur trop discret ; accaparé par ses nombreuses activités, il n’eut que très peu de temps à consacrer à l’écriture, mais le modeste corpus qu’il laisse révèle une musique élégante et de bonne facture, habilement harmonisée.

GG © Qobuz (03/2014)

Discographie

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