Julien Behr

On croyait le chant français mort à jamais, noyé dans la masse du chant international. Cette fausse légende est démentie depuis des lustres par une cohorte de jeunes chanteuses et chanteurs qui nous prouvent le contraire à longueur de disques et de récitals, à défaut d’être suffisamment présents sur les scènes nationales.

Né à Lyon en 1982, Julien Behr intègre très jeune la Maîtrise de la Primatiale Saint Jean de Lyon et se passionne très tôt pour le théâtre. C’est dans un café-concert qu’il fait ses premières armes à l’âge de 10 ans, puis dans la troupe de théâtre amateur animé par sa mère. La musique ne semblant pas être sa vocation première, le jeune homme « fait son droit » mais renonce finalement à s’inscrire au barreau pour poursuivre sa passion et s’inscrire au CNSM de sa ville natale.

Avec son timbre de ténor aigu et sa « voix de tête » typiquement française, Julien Behr est vite appelé pour chanter Jacques Offenbach, Gabriel Fauré ou Reynaldo Hahn. Cette voix faisant également merveille dans les rôles mozartiens, il chante Tamino (La Flûte enchantée) Arbace (Idomeneo), Don Ottavio (Don Giovanni). Il excelle aussi à chanter les jeunes premiers énamourés dans les opéras de Rameau, Gluck, Donizetti ou Verdi.

Très intéressé par le répertoire opératique français un peu oublié, Julien Behr vient d’enregistrer pour le label ALPHA un premier album mélangeant quelques « tubes » à des découvertes totales, signées Delibes, Gounod, Holmès, Godard, Thomas ou Joncières. Produit avec la complicité de la Fondation Bru Zane de Venise, qui consacre son temps et son argent à la musique romantique française, ce projet est pourtant bien celui du ténor lyonnais. Plus qu’une énième « carte de visite » musicale, ce disque, réalisé avec l’Orchestre de l’Opéra de Lyon dirigé par Pierre Bleuse, couronne la voix agile, le sens des demi-teintes et le legato admirable de Julien Behr

En septembre 2018, il incarnait Arsace dans la création de la Bérénice de Michael Jarrell à l’Opéra Garnier. Parmi ses projets : The Rake’s Progress de Stravinsky à Nice, où il chantera le rôle principal de Tom Rakewell et la reprise de Tamino, un de ses rôles fétiches, à l’Opéra de Paris. © François Hudry/QOBUZ