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John Abercrombie

La discrétion de John Abercrombie ne doit pas masquer le rôle essentiel de ce grand musicien de jazz. L’Américain fut aussi un novateur pour son instrument, la guitare, qu’il embarqua sur des terres vierges. Abercrombie avait un son bien à lui. Une fluidité jamais floutée par une quelconque surdose de technique (qu'il avait pourtant) et qui renfermait une certaine forme de poésie...


Après avoir croisé le fer avec des gens de goût à la fin des années 60 (les frères Brecker et Billy Cobham au sein du groupe de jazz rock Dreams, Gato Barbieri, Gil Evans, etc.), ce natif de Port Chester, près de New York, avait été repéré par Manfred Eicher en 1974. Le producteur allemand lui fera enregistrer son premier album solo, Timeless, avec Jack DeJohnette et Jan Hammer. Une histoire d’amour avec ECM qui durera jusqu’à sa mort ! Avec ce même DeJohnette et le contrebassiste Dave Holland, il formera Gateway en 1975, un trio qui enregistrera également pour ce même label. Progressivement, John Abercrombie s’éloignera d’un certain style fusion pour revenir à une approche plus classique mais pas pour autant conventionnelle. Enregistré à Oslo en 1976, Sargasso Sea est l'un des disques qui le propulsera vers de nouvelles hauteurs. L’album est en fait un duo avec son compatriote – guitariste aussi – Ralph Towner. Il est évidemment ici question de cordes et rien que de cordes dans un enregistrement parfaitement produit par Manfred Eicher. Six cordes pour Abercrombie, douze pour Towner. La capacité des deux musiciens à s’engager sur des sentiers variés, tantôt cabossés, tantôt d’une grande pureté, était fascinante. La ligne claire s’offrait ainsi au trait griffonné. Mais quoi qu’ils jouent sur ce Sargasso Sea, les deux guitaristes trouvaient toujours l’intervention juste, la note adéquate…


Dans la vaste carrière de John Abercrombie, il y eut également cet impressionnant quartet avec le pianiste Richie Beirach, le contrebassiste George Mraz et le batteur Peter Donald. Une aventure immortalisée sur trois albums enregistrés entre 1978 et 1980 : Arcade (1978), Abercrombie Quartet (1979) et M (1980). A la tête de ce groupe, le guitariste new-yorkais s’éloignait alors ouvertement d’un certain jazz-rock dans lequel il s’était fait un nom pour se diriger vers une musique nettement plus introspective, impressionniste et cérébrale. Une musique dans laquelle l’espace jouait un rôle majeur. D'une haute teneur en créativité, la relation entre Abercrombie et Beirach était au cœur d’échanges on ne peut plus complices…


Enfin, en janvier 2017, John Abercrombie avait publié Up And Coming, second album d’un quartet avec le pianiste Marc Copland au côté de ses partenaires rythmiques de longue date, le contrebassiste Drew Gress et le batteur Joey Baron. Le phrasé fluide du guitariste (qui a abandonné le médiator pour son simple pouce) était au cœur des cinq compositions originales de ce disque, des deux signées Copland ainsi que de la relecture du Nardis de Miles Davis livrée dans l’esprit de Bill Evans… Discret mais toujours un peu plus essentiel à chaque nouvel enregistrement, John Abercrombie qui s'éteindra le 20 août de la même année à l'âge de 72 ans confirmait ici une fois de plus qu’il était l’un des guitaristes de jazz les plus fascinants de sa génération… © MZ/Qobuz

Discographie

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